C’était un pari. Certains prédisaient le crash. Mais l’exposition consacrée au travail de Francis Bacon cet été au Grimaldi Forum a su séduire 36000 visiteurs. Presque autant que l’avant-garde russe l’an dernier. Une réussite pour le projet porté de bout en bout par les équipes du vaisseau de l’avenue Princesse-Grace qui navigue toujours entre événements culturels et salons d’affaires.
Aujourd’hui, de Monaco à Bilbao, en passant par Madrid et Pékin, le Grimaldi Forum entend développer son savoir-faire à l’international. Et faire voyager ses grandes expositions comme l’explique la directrice générale, Sylvie Biancheri.
L’exposition consacrée à Francis Bacon a attiré 36000 visiteurs. Une satisfaction?
Nous sommes très contents au final, compte tenu du contexte sinistré et morose. D’abord l’exposition a démarré plus tôt en juillet, puis nous avons subi de plein fouet cet arrêt brusque de fréquentation après l’attentat de Nice. Le mois de juillet était assez médiocre. Mais le mois d’août a rehaussé les chiffres, pour revenir à des moyennes satisfaisantes. Peut-être dues à la force du bouche à oreille. Mais aussi aux retombées presse à l’internationale qui ont été exceptionnelles, comme nous n’en avions jamais eu. Nous avons toujours eu l’habitude de faire des expositions d’été de grande qualité, mais celle-ci nous place à un plus haut niveau. C’est un changement de dimension avec cette exposition qui a marqué davantage les esprits.
C’est cette exposition que le public pourra voir à partir du 29 septembre au musée Guggenheim de Bilbao?
Il y a deux ans, les équipes du Guggenheim de Bilbao nous ont contactés, car elles savaient que nous préparions une exposition sur Bacon. Et nous ont proposé de collaborer pour unir nos forces. Ce qui témoigne du fait que nous avons fait un travail de qualité. C’est pourquoi 80 % de l’exposition qui va ouvrir en Espagne fin septembre est composée d’œuvres présentées dans notre exposition, que nous avons négociée avec les prêteurs. Martin Harrison, commissaire commun aux deux expositions, a développé pour Bilbao une partie qui évoque l’influence des peintres espagnols dans l’œuvre de Bacon comme Goya, Vélasquez ou Picasso.
En 2017, vous mettrez le cap sur la Chine?
Oui, nous revenons avec un grand sujet de patrimoine et de civilisation que nous n’avions pas traité depuis 2009. Et nous avons un public pour ces rendez-vous! La Cité interdite de Pékin va nous prêter des trésors nationaux, avec le prêt de 200 pièces des collections permanentes. Ce sera une exposition ambitieuse qui sera visuellement impressionnante et très didactique, en s’appuyant sur des technologies modernes. La Chine a accepté pour deux raisons. D’abord car la relation avec Monaco est très bonne. Et puis car il n’y a pas eu de grande exposition sur la civilisation chinoise depuis longtemps en Europe. Ils font confiance, comme nous, à Jean-Paul Desroches qui sera commissaire de l’exposition comme il le fut en 2001 pour l’exposition Chine, le siècle du premier empereur.
Et cette exposition débouchera sur un partenariat?
En effet, à l’automne 2018, une exposition sur la dynastie des Grimaldi et les princes et princesses de Monaco sera dévoilée au Meridian Hall de la Cité interdite. Ce nouveau projet, sur lequel nous travaillons depuis dix-huit mois, est réalisé avec les équipes du Palais princier et le soutien de Stéphane Bern. Ce sera une vitrine formidable pour Monaco à l’une des meilleures périodes de l’année. Le travail de Thomas Fouilleron, commissaire de l’exposition, est de faire des thématiques cohérentes pour retracer, par ses couples les plus emblématiques, l’histoire de la Principauté. Des pièces importantes des collections du Palais princier devraient être exposées. Ce qui permettra de tisser des liens forts avec la Chine, qui est une clientèle aussi, qui intéresse l’économie monégasque.
L’exposition Grace Kelly, elle, arrête son itinérante?
Deux destinations sont à l’étude et elles devraient aboutir. Nous réfléchissons aussi à une possibilité de faire voyager l’exposition sur les princes de Monaco que nous présenterons à Pékin. Mais elle ne devrait pas être montrée à Monaco. C’est une production pour l’exportation.
D’autres expositions passées doivent-elles être exportées à l’étranger?
Nous venons de conclure un accord avec la fondation Mapfré à Madrid qui accueillera en 2018 l’exposition consacrée à l’avant-garde russe que nous avions créée en 2015. Il faut noter que ces différents projets sont centre de profits. Tous les coûts sont pris en charge par l’organisateur qui paye une somme pour recevoir cette exposition. C’est une source de revenus intéressante qui permet d’amortir une partie des coûts d’une exposition. En plus, c’est une belle image de notre savoir-faire à l’exportation.
Au programme
- 21 au 23 septembre: Luxe Pack
- 29 septembre: concert «Thursday Live Sessions» avec David Zincke
- 30 septembre: danse avec Diana Vishneva dansLe divertissement du roi
- 5 au 7 octobre: Les Assises de la sécurité
- 8 octobre: concert acoustique de Asaf Avidan
- 12 au 14 octobre: MICS
- 15 au 16 octobre: Salon international du mariage et salon du design et de l’ameublement de luxe
- 24 au 27 octobre: Sportel
- 27 octobre : concert «Thursday Live Sessions» avec Bombino
- 2 novembre: projection de Adieu Bonaparte, de Youssef Chahine
- 4 novembre: concert de Fills Monkey
- 10 au 12 novembre: 25e congrès Pharmacie Reference Groupe
- 13 au 16 novembre: opéra Nabucco
- 24 novembre: concert «Thursday Live Sessions» avec Malky
- 26 novembre: TEDxMonteCarlo
- 29 novembre au 3 décembre: conférence stratégies pour coach
- 30 novembre: Trophées Club de l’éco de Monaco-Matin
- 10 décembre au 3 janvier: Monaco Dance Forum
- 15 décembre: concert «Thursday Live Sessions» avec Marta Ren
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