L'été, saison des amours. Au Nouveau Musée National de Monaco (NMNM), l'été 2018 sera celui du désir avec la présentation à la Villa Paloma de l'exposition « Tom Wesselmann, la promesse du bonheur ».
Le peintre américain, décédé en 2004, est une figure majeure du Pop Art. Période artistique américaine phare qui devrait attirer l'attention du public de la Villa Paloma, comme ce fut le cas il y a deux ans avec l'exposition du travail de Duane Hanson, autre chantre de ce mouvement.
Cette fois, le rendez-vous avec Tom Wesselmann ne respecte ni chronologie ni rétrospective dans l'œuvre de l'artiste. Le parti pris choisi par le commissaire Chris Sharp est de mettre en scène les vingt-six œuvres piochées dans la production de l'artiste entre 1963 et 1993 pour raconter la progression d'un désir. Au premier étage, le corps qui se dévoile. Au deuxième, le corps qui s'expose. Au troisième, le corps en extase.
Peintre du nu
En fil rouge, la représentation du corps féminin nu dont l'artiste - dessinateur de formation - a tracé les contours toute sa vie dans son atelier. Ses « grands nus américains » se posent comme des références. Même si, au cours de sa carrière, Wesselmann a dû essuyer les polémiques sur sa prétendue réduction du corps de la femme au rang d'objet, dépourvu de regard et de personnification. En plein mouvement MeToo, l'interprétation peut faire résurgence. Mais l'exposition se veut porteuse d'un propos plus ouvert. Détaillant la façon dont l'artiste a choisi d'incarner le désir dans ses œuvres.
Le corps est comme un totem, avec un érotisme qui s'équilibre entre suggestion et nudité crue. Les toiles s'attardent sur un détail. Une jambe, un sein, un pied ou une volute de fumée d'une cigarette qu'on imagine allumée après l'amour.
Sur les murs de la Villa Paloma, ce qui marque aussi, c'est la variété des supports avec laquelle Wesselmann traduit sa créativité.
La peinture sur toile s'adjoint de collages pour une réalité accentuée. Un peu plus loin des sculptures jaillissent du plastique ou se découpent dans du métal.
La référence à Matisse - souvent cité en parlant de Wesselman - n'est pas niable. Avec le peintre français, il partage aussi le talent de coloriste. Les couleurs intenses sur les toiles ensoleillent les pièces du musée. La promesse du bonheur, c'est aussi celle d'une plénitude des sens. Promesse tenue pour la vue !
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