Dix jeunes voix russes en formation à l'Opéra de Monte-Carlo

C’est une des bonnes initiatives de l’année de la Russie, ouvrir une académie éphémère à l’Opéra de Monte-Carlo qui familiarise de jeunes chanteurs à l’art lyrique français et italien

Cedric Verany Publié le 27/10/2015 à 07:13, mis à jour le 28/10/2015 à 07:56
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C’est une des bonnes initiatives de l’année de la Russie, ouvrir une académie éphémère à l’Opéra de Monte-Carlo qui familiarise de jeunes chanteurs à l’art lyrique français et italien

Dans toutes les initiatives culturelles, plus ou moins bien réussies, prises dans le cadre de l'année de la Russie, il en est une qui sort du lot. Et qui se joue actuellement à l'Opéra de Monte-Carlo. Ou plutôt dans ses coulisses, devenues résidence depuis une dizaine de jours de jeunes chanteurs lyriques russes.

Une Académie de l'Opéra de Monte-Carlo éphémère

Ces sept filles et trois garçons forment la première Académie de l'Opéra de Monte-Carlo. Une académie éphémère (du 8 au 29 octobre) qui s'est fixée comme objectif de transmettre les secrets des styles français et italiens de l'opéra à des artistes étrangers.

Russes, en l'occurrence pour cette première. Au printemps, un appel à candidatures a été lancé auprès de jeunes professionnels russes. Et le jury monégasque a retenu, via casting vidéo, dix talents pour ce projet financé par la Principauté et la fondation de la femme du premier ministre russe, Svetlana Medvedeva.

"Les conditions étaient très strictes et sur place, depuis leur arrivée, les jeunes artistes doivent travailler alternativement le répertoire lyrique français et italien, dans l'objectif d'apprendre un rôle complet. C'est un rythme très différent de celui dont ils ont l'habitude. Et le début du travail a été un peu comme un tsunami pour certains", explique Kira Parfeevets, chef de chant à l'Opéra de Monte-Carlo, et chef de ce projet. C'est elle, répétitrice d'ordinaire de grands artistes, qui a pris sous son aile les jeunes voix (certains ont tout juste vingt ans).

Talent et travail

Dans le studio, l'une d'entre elles, Anastasia Medvedeva répète. Tee-shirt et sandalettes mais la jeune mezzo-soprano n'est pas une touriste. Pour elle, ce matin-là, son défi est de déchiffrer une partition en italien, qui doit couler "naturellement" dans sa voix.

"Ils sont habitués à chanter en russe La prononciation est très complexe pour eux. Le russe est une langue gutturale contrairement à l'italien ou au français et il y a tout un travail de la bouche à faire", continue Kira Parfeevets.

Même problème pour baryton, Ilia Lapitch, quand il se frotte à la partition de Werther de Massenet et qu'il doit chanter "et j'ai fait une femme heureuse et sans regret" avec justesse et sans chuinter.

Etoiles de demain?

Pour eux, pas de place pour l'oisiveté. Entre les salles de répétitions de l'Opéra et leur pied-à-terre à Beausoleil, les artistes sont là pour travailler, travailler. Et encore travailler.

"Nous avons placé la barre très haut, avec des séances de travail condensées, mais au final, ce projet leur permettra d'avancer très rapidement dans leur métier".

Sur leur planning, les élèves côtoient notamment les renommés chefs d'orchestres Laurent Campellone et Corrado Rovaris qui les guident dans l'art lyrique français et italien. Comme des pros.

"Le métier de chanteur d'opéra est parfois un métier cruel. Il y a peu de places. Il faut avoir du talent, de la passion, travailler énormément. Mais le facteur chance compte aussi"

La chance pour certains, pourrait être cette académie éphémère organisée par l'Opéra de Monte-Carlo. Et le concert final du 29 octobre, vu comme un tremplin pour se faire remarquer.

"Je ne vous dirais pas de noms, mais il est certain que nous entendrons parler de plusieurs participants dans les prochaines années".

 

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Autour du piano d'Antoine Palloc, instant de répétitions pour le baryton Ilia Lapitch, accompagnée par Karina Demourova et Diana Aïssina sur une partition de Massenet. Dans une autre salle Anastacia Medvedeva, suit une partition, elle en italien.

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