"Vortex", "Avenir", "Parallèles", "Année zéro". Les séries françaises se lancent depuis peu dans le fantastique ou le voyage dans le temps. Un domaine qui demande une forme de courage car on sort vraiment le téléspectateur de sa zone de confort.
TF1, avec "Prométhée", confirme cette tendance avec cette création en six épisodes dans laquelle Camille Lou, déjà à l’affiche de "Je te promets" et "Les Combattantes", campe Elise, jeune capitaine de police enlisée dans son enquête sur le meurtre d’une adolescente.
Elle va croiser la route d’une jeune inconnue amnésique, retrouvée nue en pleine forêt après avoir été percutée par une voiture. Malgré le choc, cette dernière ne présente aucune séquelle physique. Son prénom: Prométhée.
"Prométhée" est une série fantastique, un univers très rare en fiction française, qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet?
Je suis fan de cet univers en tant que téléspectatrice, j’aime les séries "Sandman" et "Shadow And Bone" sur Netflix par exemple, mais aussi l’univers Harry Potter et je trouvais ce projet audacieux, c’est assez rare en France. Quand j’ai reçu le scénario, je me suis dit: "Enfin!". Et puis après "Le Bazar de la charité", "Je te promets" et "Les Combattantes", j’avais envie d’aller là où on ne m’attendait pas. C’est une chance de ne pas rentrer dans une case.
Qui est Elise, votre personnage?
J’ai voulu la rendre asexuée plutôt que garçon manqué. C’est une jeune femme qui n’a pas eu le temps de vivre car elle a dû s’émanciper très jeune. Elle est résiliente au point de s’oublier, on le voit à sa manière de s’habiller. Elle ne vit que pour son travail de flic et pour sa petite sœur. Souvent, elle va à l’essentiel. Elle ne veut pas être une mère pour elle, elle cherche un positionnement différent. C’est une grande sœur mais elle doit veiller sur sa petite sœur sans être trop maternelle.
Comment expliquez-vous la frilosité française pour le fantastique?
Je prends l’exemple de TF1, qui a un public large et qui n’aime pas forcément tout ce qui est sombre et fait peur. Mais il faut contenter tout le monde et un public peut aussi changer. Je me rends compte, notamment avec mes parents, que les gens adorent les séries en costumes, ça marche toujours. Le fantastique, peut-être parce que le mot veut dire pleins de choses, conditionne les gens. Là, on est plutôt dans un polar intelligent, c’est innovant, on donne matière à réflexion.
Vous enchaînez les gros projets avec TF1, est-ce le hasard?
J’avais fait "Danse avec les stars" en 2016 et puis la chaîne m’a fait confiance sur différents projets et ça s’est toujours bien passé. Je ne sais pas l’expliquer, j’ai une chance extraordinaire de bosser avec TF1, ça me flatte aussi d’être liée avec eux, ils osent des choses et c’est tout à leur honneur.
Qu’aimeriez-vous faire comme rôle aujourd’hui?
J’ai une certaine attirance pour les rôles d’époque, en costumes mais j’ai surtout envie de proposer un travail élaboré. J’ai la chance de pouvoir sélectionner les projets sur lesquels je travaille et je ne veux pas me disperser. Il faut profiter dans ce métier car ça va tellement vite.
Prenez-vous du plaisir à vous regarder à l’écran?
C’est difficile mais avec le temps, on arrive à prendre du recul sur ce que l’on voit. C’est un moment pas toujours agréable mais c’est important de voir ce que ça donne à l’image pour ne pas rester sur le ressenti du tournage. On ne découvre pas la série en la regardant car on a baigné dedans, on a conscience de l’histoire, mais on se laisse embarquer et quand on se fait prendre par l’histoire, c’est bon signe. J’adore les projets chorales en plus, je fais souvent ça car ça me passionne quand plusieurs histoires s’entremêlent.
Quels sont vos projets?
Je viens de finir le tournage de la troisième saison de "Je te promets" et j’ai deux films dans lesquels j’ai joué qui devraient bientôt sortir: "Notre tout petit petit mariage" avec Ahmed Sylla qui sortira en avril et "Chasse gardée" aux côtés de Didier Bourdon et Thierry Lhermitte.
"Prométhée", ce jeudi, à 21h10, sur TF1.
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