Fidèle à une ouverture large sur le monde de l'art, le Nouveau Musée national de Monaco démarre la saison 2018, à la Villa Paloma, en mettant à l'honneur Alfredo Volpi et sa « poétique des couleurs ». Titre de l'exposition consacrée à ce peintre du XXe siècle, « un artiste majeur qui n'a jamais vraiment franchi les frontières du Brésil », confie Cristiano Raimondi, qui signe le commissariat de cette exposition, présentée jusqu'au 20 mai.
Dans son pays d'adoption, ce natif toscan, arrivé à São Paulo en 1898, est respecté comme un des chantres de la peinture et célébré comme un héros national. Pour mieux comprendre l'engouement, la séance de rattrapage à la Paloma s'organise en 70 toiles accrochées sur les murs.
L'écho à Matisse
« Volpi était un autodidacte qui travaillait la couleur naturelle avec des pigments », continue Cristiano Raimondi pour mieux décrypter la prégnance des couleurs qui tapissent les toiles. Comme ce bleu obsédant en fil rouge.
Le dessin se dénude pour le mouvement, le trait, la couleur en avant. À l'infini, Volpi le coloriste retravaille les contours d'une maison au toit pointu, d'une banderole de petits triangles. Le travail d'un peintre naïf ? « Non, surtout pas », rétorque le commissaire Raimondi, qui le classe dans la case abstraction. Non sans renier le parallèle évident avec l'œuvre d'Henri Matisse.
Travaillant d'abord la technique à l'huile puis à la tempera, le travail de Volpi progresse dans les étages de la Villa Paloma, où les toiles sont présentées selon une chronologie marquant les époques. C'est la première fois qu'une exposition rétrospective est consacrée, hors du Brésil, à Alfredo Volpi, décédé en 1988. Un projet qui tisse aussi un lien de plus entre Monaco et le Brésil. Initié l'an passé par le NMNM avec l'exposition consacrée à l'inventeur monégasque Hercule Florence, qui, lui aussi, fit carrière au Brésil.
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