Alagna: "J'ai donné à Monaco mon seul week-end libre!"

Le célèbre ténor s’est produit sur la scène de l’auditorium Rainier III samedi soir. Un beau concert imprévu : Roberto Alagna a remplacé au pied levé la soprano Elina Garança, souffrante

André Peyregne Publié le 19/03/2012 à 07:03, mis à jour le 19/03/2012 à 08:37
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Le ténor et sa pianiste Kira Parfeevets ont préparé le programme en une soirée, dans un café de l'aéroport de Nice.

Le célèbre ténor s’est produit sur la scène de l’auditorium Rainier III samedi soir. Un beau concert imprévu : Roberto Alagna a remplacé au pied levé la soprano Elina Garança, souffrante

La soprano Elina Garança, vedette actuelle des grandes scènes lyriques internationales, devait se produire samedi en Principauté. Les mille places de l'auditorium Rainier III s'étaient arrachées en un tournemain. La chanteuse était arrivée mercredi, en compagnie de son mari Karel Chichon, qui devait diriger l'orchestre. Et voilà que vendredi matin, sa voix a flanché, victime d'une laryngite. La Garança a dû déclarer forfait.

Jean-Louis Grinda, directeur de l'opéra de Monaco, organisateur du concert, raconte : « J'ai appris la nouvelle à 13 h 30. À 13 h 31, j'ai idée de faire appel à Roberto Alagna pour la remplacer. À 13 h 33, je l'appelle au téléphone à Paris. À 13 h 36, il me rappelle pour me dire que c'est son seul week-end libre dans l'année mais que, pour se produire à Monaco, il accepte. Il arrivera par le dernier avion du soir à Nice. »

Il faut ensuite chercher une pianiste. On la trouve à Nice en la personne de la Russe Kira Parfeevets, qui y réside, et qui a travaillé naguère avec Roberto Alagna aux Chorégies d'Orange.

Le chanteur et la pianiste se retrouvent le soir à 22 heures, à l'arrivée de l'avion de Paris, devant une brassée de partitions dans un café de l'aéroport. Ils élaborent un programme, qu'ils commencent à travailler dans la nuit.

La foule au rendez-vous

Le lendemain soir, samedi, l'auditorium explose de monde, en présence de la princesse Caroline. La nouvelle de la venue d'Alagna s'est répandue dans la journée. Ses fans sont nombreux. On en compte 10 600 sur sa page Facebook, ouverte en septembre dernier !

L'ambiance est électrique lorsque le ténor entre en scène, démarche énergique, torse en avant, coiffure romantique. Pendant une heure trente, sans entracte, il enchaîne des airs d'opéras et de mélodies. Comme aucun programme n'a été imprimé, seuls les érudits savent ce qu'il chante. Dans l'obscurité, les gens interrogent leurs voisins. Au fond, peu importe ce qu'il chante, du moment qu'il chante ! (Sur le détail du programme, voir l'encadré ci-contre).

Au fil de la soirée, sa voix « s'ensoleille », son lyrisme explose. Le public est heureux. Parfois, Roberto Alagna va vers la pianiste, lui caresse les épaules. Parfois, il s'agenouille devant une spectatrice au premier rang.

À la fin, la salle réclame des bis. Généreux, il en donne deux, trois. Puis alors que la salle est debout, en réclamant encore, il déclare au public : « Nous n'avons plus rien préparé d'autre », dit-il en regardant la pianiste ! Alors il se met à chanter tout seul, sans piano, un extrait de son dernier disque, Passion.

Passion, c'est bien le mot. Tout Alagna est là !

 

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