Ce dimanche, il s'est lâché. Au beau milieu de la musique de West-Side Story, lorsque l'orchestre a fait exploser les rythmes d'un « mambo » endiablé, le chef d'orchestre Kazuki Yamada s'est tourné vers le public comme pour l'interpeller. Mille personnes ont alors crié « mambo » sur le rythme de cette danse cubaine. C'était la première fois qu'on entendait cela.
Qu'était-il donc arrivé au public des grands soirs du Palais ?
Il avait été électrisé par le brio de l'orchestre mais aussi par le spectacle de son chef. Perché sur son podium, celuici dansait la musique, sursautait, se dépensait en mouvements élastiques.
Avant West Side Story, un extraordinaire pianiste cubain, Jorge Luis Prats, avait lui aussi chauffé la salle. Il avait déchaîné son époustouflante virtuosité au long du concerto de Gershwin, donnant à son jeu un balancement qui n'appartient qu'aux musiciens de jazz et auquel le public ne pouvait résister. Ce pianiste phénomène à l'allure bonhomme qui a été confiné pendant des années dans les frontières de son île et se produisait pour la première fois dans notre région, nous a fait découvrir, en bis, un compositeur de son île nommé Lecuona.
Un concert très mambo et vraiment beau !
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