Ils font le point sur les nuits monégasques

Après le MICS, qui s’est achevé samedi, coup de projecteur sur l'industrie de la nuit. Un secteur qui bouge. Qu’il faut défendre. Et qu’il est possible de développer encore, disent ses acteurs

Nicolas Hasson-Fauré Publié le 12/11/2015 à 09:06, mis à jour le 12/11/2015 à 09:09
Une soirée au Jimmy'z Archives Monaco-Matin

La nuit ne se vit plus comme avant. C’est le constat d’ Emmanuel Sine, le directeur général des exploitations extérieures de la Société des bains de mer. Il dirige notamment le Jimmy’z et le Buddha-Bar Monte-Carlo. Le premier est un club historique de Monaco.  Le second un restaurant avec un bar et un DJ.  Exactement le type d’établissements qui a tendance à grignoter des parts de marché des clubs.

Changement de tendances

"Il y a quinze ans, les gens allaient au restaurant puis au night club. Maintenant, le restaurant se transforme en club", décrypte Emmanuel Sine.

A cette tendance vient se rajouter un autre élément: le durcissement de la règlementation sur l’alcool au volant.

"A deux heures du matin, si un client est alcoolisé, qu’il a dépensé, il ne bouge plus, note-t-il. Il a moins le droit de conduire. Alors il reste au même endroit"

Discrétion

La fête plus tôt, sur un laps de temps plus ramassé. La tendance touche tout le monde de la nuit, partout. Même si Monaco se positionne sur un créneau plutôt spécifique. Le même que Saint-Tropez, par exemple.  Mais si la clientèle ne change pas forcément, les demandes diffèrent.

"Nous, on est pas très jet-set. Les gens qui viennent à Saint-Tropez viennent ici, mais le comportement est différent, relève-t-il encore. Ils vont à Saint-Tropez pour être vus. Ici, on respecte une certaine confidentialité".

Un "trait distinctif" de la Principauté. Comme la sécurité, que lui aussi évoque. C’est l’un des éléments qui attire une clientèle  venue des Alpes-Maritimes, de Marseille, parfois de plus loin. Un public directement impacté par la lutte contre l’alcool au volant. Sauf quand une nuit en Principauté est prévue.

Saisons et concurrence

Monaco attire, mais l’hiver est une période "assez complexe". Selon Emmanuel Sine, "85 à 90% du chiffre d’affaires est réalisé dans une période d’avril à octobre".

Le moment des événements comme le Grand Prix, qui draînent le plus de clientèle, puis du zénith de la saison. Des clubs éphémères, aussi. Sans compter une concurrence accrue, avec l’ouverture de nouveaux établissements en Principauté...

Du côté des clubbers, mêmes constats

La nuit monégasque, Géraldine la connaît bien. En une dizaine d’années, elle a « fait un peu le tour des bars et des clubs de Monaco ».  Son regard sur les établissements de la Principauté est donc plutôt éclairé.

Comme beaucoup des acteurs de ce milieu,  Géraldine évoque d’emblée la sécurité.  "La grosse différence entre ici et ailleurs, c’est qu’à Monaco tu as peu de chances qu’il t’arrive quoi que ce soit", dit-elle. Et cela compte.

Un  point négatif vient aussi à l’esprit de cette Monégasque de 26 ans.Un problème "d’attitude", parfois. Et puis, aussi, des situations  un peu gênantes.

"Je me suis déjà fait refoulée par des videurs qui pensaient que je venais bosser", restitue-t-elle. C’est à dire se prostituer. D’où  "souvent une confusion entre les filles qui bossent et ne bossent pas". Les prostituées et les autres.

Voilà pour le ressenti de celle qui se définit comme une "ancienne clubbeuse".

"Les gens préfèrent aller à Cannes ou Saint-Tropez"

Ces impressions, elle les met en perspective avec celles ressenties dans d’autres endroits. Qui, parfois, sont plus convaincants.

"Les gens que je connais qui sortent énormément se rejoignent plutôt vers Cannes ou Saint-Tropez, même s’ils habitent à Monaco", livre-t-elle.

Pourtant, ailleurs, le nom de Monaco est associé à la nuit.

"Je suis à Paris, on me demande d’où je viens.  Les gens qui aiment sortir, ils vont penser : Monaco, c’est un endroit où on fait la fête".

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