Dimanche la Principauté de Monaco a ouvert le bal des soldes d’hiver, pour une durée de six semaines, avec un temps d’avance sur la France, où les commerçants devront patienter jusqu’au mercredi 12 janvier pour barrer les prix.
Un démarrage qui, en Principauté, s’est fait en toute discrétion, aucune communication n’ayant été menée sur l’événement. La crise sanitaire y est sans doute pour quelque chose.
Mais, une fois n’est pas coutume, la pandémie qui revient avec sa nouvelle vague n’est pas l’unique responsable. En effet, face aux promotions quasi permanentes, les soldes ne sont plus un événement qui attire les foules. De quoi plomber une fois de plus le moral des commerçants qui eux, sont bien au rendez-vous pour vider leurs stocks avant l’arrivée de la nouvelle collection en février.
En ces premiers jours de soldes, nous sommes allés prendre le pouls dans les rues Grimaldi et Princesse-Caroline.
"J’ai l’impression que c’est dimanche depuis trois jours"
Dans sa petite boutique Monte Carlo Fashion sur la rue Grimaldi, Audrey a le moral en berne. "C’est très très calme, j’ai l’impression que c’est dimanche tous les jours. En général les soldes suscitent un réel engouement. D’autant plus que ça commence une semaine avant la France et que nous avons beaucoup de clients qui viennent des communes limitrophes faire les soldes à Monaco. Mais là, personne! Ni Français, ni résidents de Monaco d’ailleurs. Entre les cas de Covid qui explosent à cause d’Omicron et la mise en place du télétravail, regardez la rue est vide. Ça fait des années que je suis ici et je n’ai jamais vu ça à Monaco. On aurait dû décaler les soldes de quinze jours, le temps que la situation se détende un peu."
Un peu plus loin, la boutique Maje a pu compter sur ses clientes averties par SMS. Mais depuis, plus rien. La boutique qui affiche pourtant des -40% est déserte. "C’est clair que ce ne sont pas les soldes de d’habitude, explique Sophie. La mise en place du télétravail nous prive de beaucoup de clientes qui viennent durant leur pause déjeuner."
Même constat chez Banana Moon, où à l’heure du bilan de la première journée de soldes, on ne comptabilisait que deux clientes…
Dans la rue Princesse-Caroline, Karine qui tient depuis 7 ans la boutique Men Store avec Women parle de "désastre". "Pas un chat dans les rues. Depuis 7 ans je n’ai jamais vu la rue piétonne comme ça ! Il faut dire qu’on cumule: les cas de Covid qui explosent, le télétravail, la météo franchement pas terrible et des collègues qui n’ont pas joué le jeu et ils ont commencé les soldes, qu’ils appellent ventes privées, avant ! Résultat : première journée de soldes, où j’étais présente de 10h à 19h, je n’ai eu que trois clients!"
Son collègue Alain, qui tient le magasin de chaussures Capucine’s un peu plus bas dans la rue, fait le même constat: "A c’est sûr que ce n’est pas les soles que nous avons connus par le passé. La période est compliquée, on manque de beaucoup d’éléments pour travailler correctement. D’habitude, durant les soldes, c’est entre midi et deux qu’on travaille le plus avec les salariés. Là il n’y a personne, ils sont tous en télétravail. Ce qui me sauve un peu c’est l’appli Carlo [lire par ailleurs] qui fonctionne très très bien."
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