Mariam Abou Daqqa, militante du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), organisation classée terroriste par l'Union européenne, a indiqué lundi 16 octobre être assignée à résidence dans les Bouches-du-Rhône après un arrêté d'expulsion du ministère de l'Intérieur, qui ne peut être exécuté immédiatement.
Elle avait été arrêtée le matin même à Marseille, alors qu'elle se rendait à la gare pour prendre un train qui l'emmenait à Toulouse, où elle devait donne une conférence, dévoile La Provence. qui précise qu'elle était hébergée à Marseille "chez Pierre Stambul, porte-parole de l'Union juive française pour la paix".
Le ministère de l'Intérieur motive sa décision en invoquant "la menace qu'elle représente pour l'ordre public dans le contexte de vives tensions" liées à la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée après l'attaque sanglante contre le territoire israélien par le mouvement islamiste palestinien, selon cet arrêté daté de dimanche, notifiée à l'intéressée lundi et dont l'AFP a pu obtenir une copie.
Cet arrêté d'expulsion n'est pas applicable immédiatement car "il est nécessaire de prévoir l'organisation matérielle du départ" de Mariam Abou Daqqa, compte tenu notamment du "document de voyage" qu'elle détient actuellement.
En conséquence, elle est assignée à résidence dans les Bouches-du-Rhône 45 jours, jusqu'à fin novembre, avec obligation de "se maintenir dans les locaux où elle réside à Marseille de 22h00 à 7h00 du matin" et pointer tous les jours à 12h30 au commissariat du centre-ville, détaille encore l'arrêté.
Mme Abou Daqqa a obtenu début août des services consulaires français à Jérusalem un visa de 50 jours pour se rendre en France, où elle devait participer à diverses conférences sur le conflit israélo-palestinien.
Interdite récemment à l'Assemblée nationale
Mariam Abou Daqqa est également connue comme "l'une des leaders de la cause féministe dans la Bande de Gaza". "Elle a vu a vu sa maison détruite et 26 membres de sa famille tués la semaine dernière, dans les bombardements qui ont suivi l'attaque du Hamas", précise La Provence.
Le 9 octobre, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet avait décidé d'interdire la venue de cette militante à l'Assemblée, invitée selon la présidence par la députée Ersilia Soudais (LFI) pour intervenir "à l'occasion de la projection d'un documentaire Yallah Gaza", le 9 novembre.
La députée LFI avait souligné qu'elle invitait Mme Abou Daqqa pour "son militantisme féministe".
La participation de Mariam Abou Daqqa à une conférence à l'Université Lyon-II avait aussi créé une polémique le 4 octobre, soit avant l'attaque meurtrière du Hamas. Elle s'était rendue ces derniers jours dans la région de Marseille, invitée entre autres à un colloque sur "30 ans après les accords d'Oslo, où en sommes-nous?".
Un rassemblement prévu en sa présence à Martigues (Bouches-du-Rhône) avait été interdit par la préfecture de police.
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