C'est l'accusation qui agite la communauté internationale ces dernières heures. Le ministre russe de la Défense, Sergeuï Choïgou journée, il a fait part à la plupart de ses interlocuteurs de "ses préoccupations liées à d'éventuelles provocations de la part de l'Ukraine avec recours à une 'bombe sale'".
Une bombe sale, c'est quoi?
Une attaque réalisée avec une "bombe sale", en anglais dirty bomb, est une attaque commise à l'aide d'un engin explosif conventionnel auquel ont été ajoutés des matériaux radioactifs. L'engin explosif conventionnel sert à disséminer aux alentours, sous forme de particules fines, des substances radioactives et à provoquer ainsi une contamination.
Le but principal n'est donc pas de détruire, mais de contaminer une zone géographique et les personnes présentes en son sein par des radiations directes (premier effet) et l'ingestion et l'inhalation de matériaux radioactifs.
Ce type de bombe "sale" ou radiologique n'est donc pas une arme nucléaire. Cette dernière résulte de la réaction en chaîne de la fission nucléaire et provoque notamment une chaleur intense, un effet de souffle et l'émission d'un rayonnement au moment de l'explosion. De même, son impact n'est pas comparable.
Pourquoi l'Ukraine s'inquiète de ces accusations?
"Les affabulations russes à propos de l'Ukraine qui se préparerait à utiliser une 'bombe sale' sont aussi absurdes qu'elles sont dangereuses", a réagi dimanche en début de soirée le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba sur les réseaux sociaux.
"Si la Russie appelle et dit que l'Ukraine serait en train de préparer quelque chose, cela signifie une seule chose: la Russie a déjà préparé tout cela. Je crois que désormais le monde doit réagir aussi durement que possible", a pour sa part fustigé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Quelle est la réaction de la communauté internationale?
Les Etats-Unis rejettent "les allégations clairement fausses du ministre Choïgou, selon qui l'Ukraine se prépare à utiliser une bombe sale sur son propre territoire", a réagi la Maison Blanche, prévenant que "le monde ne serait pas dupe en cas de tentative d'utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade".
Le ministère français des Armées a confirmé dans un communiqué que Sergueï Choïgou avait dit craindre une "frappe de bombe sale par les Ukrainiens sur leur territoire, pour en faire porter la responsabilité à la Russie". Le ministre français Sébastien Lecornu lui a rappelé que "la France (refusait) toute forme d'escalade, singulièrement nucléaire".
Son homologue britannique Ben Wallace a "réfuté" durant l'entretien les affirmations de Moscou selon lesquelles les pays occidentaux facilitaient une escalade de la guerre en Ukraine.
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