Syna Awel à Nice dans quelques jours pour l’Electro Tribe Festival

La chanteuse se produira chez elle, à Nice, le 24 août pour l’Electro Tribe Festival. L’occasion de découvrir ses morceaux, où ses origines berbères se mêlent à des sonorités du monde entier.

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Jimmy Boursicot jboursicot@nicematin.fr Publié le 21/08/2023 à 15:30, mis à jour le 21/08/2023 à 14:29
Syna Awel. Photo DR

Discuter avec Syna Awel, c’est comme tomber sur des poupées. Un projet succède à une anecdote, avant de laisser place à une réflexion plus intime. Dans le cadre paisible de sa maison à Contes, à peine perturbée par l’irruption d’un escadron de moustiques, elle nous prévient assez vite: "Je suis plutôt hyperactive. Si je ne fais rien en lien avec l’aspect créatif, je me sens mal assez vite."

Chargée de production, adjointe de direction et depuis peu programmatrice au Théâtre Lino-Ventura, à Nice, Syna Awel (Syna est un surnom dérivé de son prénom, Sabrina, et "awel" signifie "parole" en kabyle) n’a pas toujours eu les deux pieds dans le monde artistique. "Je travaillais dans le social, notamment dans des foyers de l’enfance. Ça me paraît tellement loin aujourd’hui..."

C’était "une autre Sabrina", comme elle dit. "Je me suis mariée à 19 ans, j’ai eu mon fils un an plus tard. Et, un jour, j’ai compris que j’étais malheureuse. J’ai divorcé et j’ai démissionné de mon boulot."

Reconnectée à la Kabylie

Quinze ans de psychanalyse l’ont aidée à y voir plus clair. Pour valider définitivement sa mue, elle compte sur l’album qu’elle prépare en ce moment. Le premier après une décennie de carrière, les autres enregistrements ayant fini au placard. Que ce soit des tentatives en anglais, avec le Brésilien Marcus Cecconi ou sous l’impulsion du Jamaïcain Jimmy Cliff ou en français. "Cet album, ce sera l’aboutissement du jour où j’ai décidé de changer de vie", imagine-t-elle.

Peu à peu, Syna Awel s’est tournée vers ses origines kabyles. Enfin. "Mon père, qui était auteur-compositeur et organisateur d’événements à Saint-Etienne, où j’ai grandi avant de venir à Nice, nous a éduqués en nous poussant à cacher le plus possible notre africanité. C’était l’époque où on mettait de côté tout ce qui y était lié pour soi-disant s’intégrer", raconte la chanteuse née en 1981, pile au milieu de ses huit frères et sœurs.

Elle qui refusait autrefois d’interpréter les morceaux du paternel (sa sœur, Samia, avait enregistré un 45-tours intitulé "Papa je ne veux pas grandir"), s’est tournée vers lui, en lui demandant de l’aider à traduire ses textes, dans une langue qu’elle ne maîtrisait pas. "Il était à la retraite et ça lui avait donné un coup de peps de venir ici. On a bossé ensemble pendant deux ans. Puis il a développé un cancer foudroyant, qui l’a emporté en un mois et demi", explique Syna, le regard humide. "Quand il est parti, ma mère m’a donné une pochette avec mon nom inscrit dessus. Dedans, il y avait des textes en berbère et deux d’entre eux sont devenus des chansons de mon prochain album."

Une sono mondiale en tête

Pour donner forme à ce projet, chapeauté par David Donatien, producteur et réalisateur aux deux Grammy Awards glanés avec Angélique Kidjo, Syna Awel a ralenti la cadence après une série de lives qui l’ont vidée. Souvent plus sollicitée à l’étranger, notamment en Amérique du Nord et en Afrique, Syna Awel a multiplié les expériences. Il y a eu une aventure jazz acoustique-afro-world avec les pianistes successifs Jo Kaiat et Béatrice Alunni, le bassiste Jean-Luc Danna et le percussionniste Alain Ruard. Puis une autre sous la bannière Ifriqiyya électrique, une histoire de transe saharienne aux arrangements électro post-indus’ imaginée par François Cambuzat.

Ou encore un épisode Thilissa Amazigh-Maloya, avec des chanteuses-percussionnistes brésiliennes et réunionnaises. Sans oublier un live plus électro. Hyperactive, on a dit ?

Syna Awel en concert lors de l’Electro Tribe Festival, avec Hilight Tribe, I Roots et Grayssoker. Jeudi 24 août, à 18 h.
Théâtre de Verdure, à Nice.
Tarifs: 23 euros en prévente, 30 euros sur place, gratuit pour les moins de 12 ans. Rens. www.imagoproduction.com.

“Rhôooooooooo!”

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