"Mon père absent a fait de moi l’inverse": avant son concert à Nice dimanche, François Valéry se confie

En attendant de célébrer ses cinquante ans de carrière, l’artiste donnera ce dimanche 10 septembre un concert à Nice, lors de la manifestation Au soleil des deux rives. Confidences en amont.

Laurence Lucchesi llucchesi@nicematin.fr Publié le 07/09/2023 à 16:00, mis à jour le 07/09/2023 à 13:03
(Photo Clément Tiberghien)

Oran, juin 1962. Une période qui résonne encore douloureusement dans la mémoire de centaines de milliers de Pieds-noirs.

Oran, juin 62, c’est aussi le titre de l’une des plus belles chansons de François Valéry, composée avec Pierre Delanoë et sortie en 1982. Une chanson inspirée par ses souvenirs personnels. Où sont évoqués, pêle-mêle, "la maison blanche", "les beignets d’or de nos dimanches", "le petit Alvarez". Et "le grand taxi bleu", le conduisant en famille au port, pour un aller simple.

Hanté par les images du départ d’Oran

Très touché à l’idée de se produire ce dimanche 10 septembre devant le public niçois, à l’occasion de la manifestation Au soleil des deux rives organisée, chaque année, en l’honneur des Pieds-noirs et des Harkis, l’artiste se livre: "Je suis très ému à l’idée d’interpréter Oran, juin 62. Parce que cette chanson me fait toujours penser à ma maman, Mathilde, partie en 2010. Cela me renvoie aussi aux images de notre départ de l’Algérie, qui ne m’ont jamais quitté. Même si je n’avais que 7 ans, je m’en souviens parfaitement. Un déchirement. Mais rassurez-vous, avec mes dix musiciens, on va s’efforcer de faire un spectacle gai!" 

D’autant que cet auteur-compositeur-interprète aux 40 millions de disques vendus éprouve une affection toute particulière pour les Pieds-noirs et les Harkis: "Ces gens ont beaucoup souffert, je me sens très proche d’eux."

En 1962, celui qui s’appelle encore Jean-Louis Mougeot se retrouve d’abord à Paris, chez des parents. Pendant deux mois. Direction Toulon ensuite, où le futur interprète de Aimons-nous vivants passera une partie de son adolescence: " J’ai des souvenirs précis de Toulon. Ce n’était pas facile tous les jours. Ma mère était femme de ménage. Elle a élevé ses sept enfants, seule."

Son père, François Valéry ne l’a pas vraiment connu. "Il s’est mal comporté. Il est parti, il nous a laissés, résume-t-il pudiquement à son propos. C’est peut-être cela qui a fait de moi un père très fusionnel avec mes enfants."

De son union avec la comédienne Nicole Calfan (avec laquelle il a été marié de 1986 à 1993) François Valéry a eu deux fils, Jérémy, né en 1986, et Michael, né en 1990. "Aussi difficiles et 'attachiants' que moi", s’amuse-t-il. Tout en ne dissimulant pas sa fierté: "Jérémy est metteur en scène, il prépare actuellement son premier long-métrage. Après avoir travaillé sur des séries comme Balthazar, Grand Hôtel avec Carole Bouquet ou Une si longue nuit avec Mathilde Seigner. Là, il a terminé la suite de Vise le cœur, qu’on verra en septembre/octobre. Et Michael est un DJ formidable."

Lui-même tenté à l’adolescence par une carrière de footballeur, François Valéry a vu son destin basculer lorsque sa mère lui a offert une guitare. Après avoir fait ses armes au sein d’un groupe de copains, le jeune homme avait réussi à obtenir un rendez-vous, à 17 ans, avec le producteur de Mike Brandt, Jean-Paul Barkoff, à Europe 1. Afin de lui présenter une maquette.

"Je suis arrivé en avance, j’ai eu le temps de faire connaissance avec Mike Brant. Je lui ai raconté mon histoire. Il a mis mon disque souple sur la platine et il a dit à Barkoff: 'La chanson n’est pas terrible, mais lui c’est sûr qu’il a quelque chose...' Une vraie scène de cinéma!" C’est ainsi que la carrière de François Valéry sera lancée et décollera en 1974, avec "Une chanson d’été", devenue aussitôt un tube.

50 ans de carrière

Dès lors, il alterne ses propres succès (Elle danse Marie, Emmanuelle, Dream In Blue, Putain d’envie de vivre) et la composition pour d’autres artistes. Comme Dalida, Patrick Fiori, Hervé Vilard ou encore Michèle Torr, dont il a signé le titre Emmène-moi danser ce soir, vendu à plus de trois millions et demi d’exemplaires. Sans oublier des musiques de film comme Un été d’enfer, Les Grandes Marées ou Les Filles du Lido, sa comédie musicale L’Ombre d’un géant et sa participation à la tournée "Age tendre" en 2014.

"Les gens me disent que je leur rappelle leur jeunesse, sourit-il. Ils me mettent dans la catégorie des Joe Dassin, Claude François, de tous ces gens qui ont fait rêver dans les années 1970-1980-1990. Alors pour mes 50 ans de carrière, en 2024-2025, je sortirai un coffret intégral, un nouvel album et une tournée s’ensuivront."

>> Au soleil des deux rives. Dimanche 10 septembre, de 10h à 20h. Jardin des Arènes de Cimiez, à Nice. Gratuit. 10h15: orchestre des sapeurs-pompiers de la Ville de Nice. 10h30: messe en plein air. 12h à 12h45: danses orientales. 14h à 14h45: concert Sika James. 15h15à 16h15: concert Sun Record. 18h à 20h: concert de François Valéry.

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