Le 21 juin, il faudra filer vers le quai Albert-1er, sur le port Hercule de Monaco, pour entendre rugir les guitares de Skip The Use, à partir de 20h30 (première partie assurée par Afroman Radio).
Avant ce concert gratuit, on a voulu prendre des nouvelles des Lillois. Basé à Los Angeles, Mat Bastard, chanteur et figure médiatique du groupe, était à l’autre bout du fil, prêt à nous parler de Human Disorder, ce sixième album présenté par lui et ses camarades de jeu (Yan Stefani, Enzo Gabert et Nelson Martins) comme le plus abouti de leur discographie.
Sentiments contradictoires
"On dit ça dans le sens où on a l’impression d’avoir poussé notre concept au maximum. On a toujours eu la volonté de mélanger plusieurs choses, de mettre en musique certaines émotions. Et on utilise tous les moyens pour y arriver, même si ce n’est pas toujours facile, parce qu’il faut essayer de conserver une certaine unité", synthétise Mat.
Sur Human Disorder, on retrouve effectivement plusieurs sonorités. Du rock pur et dur (Down, What If), des textures parfois plus proches du metal (Till The End), une mélodie douce-amère (Les Sables d’or), une chanson d’amour (The One Two, avec la voix d’Anthea, la femme de Mat) ou encore des airs pop évoquant Phœnix (Dancing Alone, Make It Bad).
Rien d’illogique, selon Mat Bastard. "En deux ans, il y a eu des trucs super dark. Avec le groupe, on a dû annuler soixante-quinze dates de tournée. En même temps, pendant cette période, certains sont devenus parents. Il y a eu beaucoup de sentiments contradictoires. On ne pouvait pas utiliser la même recette, les mêmes sonorités pour les retranscrire."
"Il n’y a pas de posture"
Quatorze ans après sa création, Skip The Use a trouvé son second souffle. Une séparation en 2016, une tentative en solo pour Mat Bastard et une reformation deux ans plus tard, avec l’arrivée de Nelson Martins et Enzo Gabert, y ont contribué. "On avait fait un peu le tour et on avait des gars dans l’équipe qui avaient envie de passer à autre chose. Avec Nelson et Enzo, on a reformé une super team. On peut aller encore plus loin. Ce sont des musiciens extraordinaires, mais aussi des compositeurs et des producteurs", commente Mat.
Idéal pour avancer librement. Plus chez Polydor, mais sur le label E.47 "On est extrêmement respectueux de ceux qui nous suivent et nous permettent d’exister. Mais on sait que ces gens nous aiment aussi pour ce qu’on est. On a pensé, réalisé et produit cet album nous-mêmes. Il n’y a pas de posture, on ne peut se cacher derrière personne. Autant assumer ce concept jusqu’au bout."
"Rien n’a changé. Enfin si..."
Alors que certains artistes assurent avoir retrouvé des fans transfigurés après la période de disette due au Covid, Mat Bastard n’est pas du même avis.
à Monaco, où Skip The Use se produira pour la première fois, avant de passer par le Mas des Escaravatiers le 7 juillet, on peut s’attendre à une version "été" de leur set. "On fait une sorte de best-of en piochant dans nos cinq précédents albums, avec deux ou trois morceaux du dernier. Mais je serais bien incapable de dire ce qu’on jouera, on aime bien faire nos choix au dernier moment. Et pour nous, c’est important que le public soit acteur du concert. On fera ce qu’ils voudront", promet Mat Bastard.
Skip The Use en concert
> Mardi 21 juin à 20h30, à Monaco. Quai Antoine-1er, Port Hercule. Gratuit.
> Jeudi 7 juillet, au Mas des Escaravatiers, à Puget-sur-Argens. Tarifs: 37 euros, moins de 12 ans 13,80 euros. Rens. lemas-concert.com
commentaires