La tournée de son septième album, l’élégant et cadencé "Tambour Vision", sorti en mai dernier, c’est une centaine de dates. Et avant un Olympia à Paris le 30 mars, Bertand Belin fait un stop à Draguignan le 17, et un autre à Marseille le 18, avant Cannes, le 8 avril. Sur scène, autour du natif de Quiberon, Lara Oyedepo au marimba, Sylvain Joasson à la batterie, Thibault Frisoni et Jean-Baptiste Julien aux claviers, et Julien King Omé à la guitare. Ensemble, ils mêlent la poésie pop de ce dernier opus aux titres qui ont jalonné les vingt ans de carrière du musicien chanteur.
"La musique, nous dit-il au téléphone, j’ai commencé à en faire pour la partager. Si j’ai fait des albums, c’est surtout pour pouvoir faire des concerts après."
Vous avez accompagné les autres avant d’être frontman, c’est quel espace, pour vous, la scène aujourd’hui?
Mon rapport à la scène n’a pas vraiment changé. C’est toujours aussi palpitant d’aller à la rencontre des autres, comme à l’époque de mon premier concert à l’adolescence, quelle que soit la place que l’on occupe.
C’est le lieu du groupe, même en solo?
Ah oui. La tournée même, est l’espace de l’équipage. Cette notion d’équipage que j’aime énormément dans ce métier, j’aime aussi les autres aspects, pratiquer l’instrument, composer, écrire mais, partir en tournée en équipée… C’est une chance de vivre une telle aventure commune. Et c’est resté très fidèle à l’idée que je m’en faisais adolescent.
Vous avez dit, à Télérama, que lors de votre premier concert en 2000 vous aviez ‘‘fermé les yeux tout le long’’. Le public vous impressionne-t-il toujours?
Je ne sais pas si c’est le public ou la situation. En réalité, le public, je ne sais pas ce que c’est, je suis plus impressionné s’il y a une ou deux personnes dans la salle que je connais, ça m’impressionne plus que mille autres… Être sur scène, c’est toujours hors du commun, ce n’est pas anecdotique, je n’irai pas jusqu’à dire ‘‘sacré’’, ce serait trop, mais c’est un endroit où on est exposé.
Vous faites rimer ‘‘Alléluia’’ et ‘‘Be-bop-a-lula’’ sur le dernier album, on voulait justement demander si le concert était une grand-messe…
Je ne pense pas. Je sais que ça peut l’être et que, pour certains, face à un artiste qu’ils adorent, il peut y avoir ce lien de fascination qui recoupe certaines attitudes pieuses mais ce n’est pas le genre de sentiment que je cherche à flatter en tout cas!
Le concert qui vous aurait le plus marqué?
J’ai vu Jonathan Richman au Café de la danse à Paris il y a quelques années [2014], ça m’a vraiment emballé. Et Nick Cave aux Nuits de Fourvière à Lyon, il y a quelque temps aussi [2013], pour lequel j’avais fait l’ouverture d’ailleurs, un moment marquant de ma vie de musicien. J’écoute pas mal de musique mais finalement c’est compliqué d’aller en voir, je ne m’arrête pas souvent.
Y a-t-il des artistes que vous aimez, aimeriez, voir en live sans forcément les écouter sur disque?
Non, ça n’existe pas ça. [il réfléchit] J’aime beaucoup les musiques traditionnelles et j’aime aller dans des bars écouter de la musique irlandaise, écossaise. J’en joue au violon. C’est vrai que c’est de la musique vivante, c’est une pratique de la musique que j’aime bien. J’ai enregistré plusieurs disques en Angleterre et on avait un rituel après le studio, aller dans un pub écouter de la musique, il y en avait toujours, c’est plus difficile à trouver sous nos tropiques…
> Vendredi 17 mars, théâtre de l’Esplanade à Draguignan. Tarifs: 26 euros, réduit 16 euros. tandem83.com et www.theatresendracenie.com
> Samedi 18 mars, l’Espace Julien à Marseille. Complet.
> Samedi 8 avril, théâtre Debussy Palais des Festivals à Cannes. Tarifs: 28 euros, réduits de 14 à 25 euros. Rens. 04.92.98.62.77.
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