Elle n’a pas le physique rabougri d’Édith Piaf. Ni son vibrato reconnaissable entre mille. Non, Christelle Loury a plutôt une silhouette élancée, une voix plutôt ronde et chaude, de son propre aveu. Mais qu’importe, la chanteuse n’a pas la prétention d’être une copie conforme de celle qu’on surnommait La Môme.
Sur scène, l’objectif s’affiche jusque dans le titre de son spectacle: "Revivre l’émotion Édith Piaf". Emporter l’auditoire dans l’univers de la célèbre parolière. À l’affiche du Théâtre des Muses la semaine dernière, Christelle Loury s’est délocalisée, vendredi, le temps d’une prestation, au centre de gérontologie Rainier-III.
"La musique apaise"
Devant elle, une génération qui a suivi de près les envolées lyriques et la vie tumultueuse d’Édith Piaf. Et qui, dès les premières notes de "Mon légionnaire" et de "La vie en rose", fredonne avec fougue et nostalgie. Accompagne par une joyeuse gestuelle le talentueux pianiste, François Magnier.
"La musique apaise, c’est un langage universel, sourit Laure Santori, directrice adjointe en charge de la filière gérontologie. On est très attaché à la qualité de vie des patients, au maintien du lien social et fraternel."
Tout le répertoire d’Édith Piaf est revisité à sa façon, avec son vécu et sa sensibilité. Des incontournables – L’hymne à l’amour, Padam Padam, Non je ne regrette rien, MonDieu, Milord – aux moins connues, à l’instar de C’est un gars.
"UN théâtre se doit d'être un élément vivant
dans et hors ses murs"
Treize chansons entrecoupées par des passages phares de la vie de la Môme. Un livre ouvert, en quelque sorte. Christelle Loury joue les conteuses, elle qui a côtoyé de près des proches d’Édith Piaf. "Marcel Cerdan Junior, le fils du compagnon d’Édith Piaf, Charles Dumont, son compositeur, Hugues Vassal, son dernier photographe privé…", liste-t-elle.
"C’est une chanteuse extrêmement talentueuse, d’une grande générosité et d’une simplicité inégalable, loue Anthea Sogno, directrice du Théâtre des Muses. Un théâtre se doit d’être un élément vivant dans la ville. Dans et hors ses murs."
Spectateurs d’une Edith Piaf factice un jour, les pensionnaires ont également pris des cours de théâtre auprès de comédiens du Théâtre des Muses. Et jouer leur propre pièce.
commentaires