Ce cardiologue du CHPG et ses confrères vont chanter dimanche en faveur d'une association humanitaire

Le professeur Nadir Saoudi, chef de service de cardiologie du CHPG, relance le "Cabaret médical" et sera sur le devant de la scène de la Salle des Étoiles ce dimanche soir. Une soirée au bénéfice de Monaco Aide et Présence

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Propos recueillis par Joëlle Deviras Publié le 28/11/2018 à 08:34, mis à jour le 28/11/2018 à 08:35
Les médecins du CHPG, dont le professeur Saoudi (à droite), répètent d’arrache-pied au Centre Rainier-III. Photo DR

Cardiologue de renom, Nadir Saoudi est également chanteur, comédien et danseur. À l’initiative du "Cabaret médical", il se produira dimanche 2 décembre dans la mythique salle des Étoiles avec des professionnels de la scène et… de la médecine. 

Ils seront soixante sur scène, dont une vingtaine du Centre Hospitalier Princesse-Grace, des Carabiniers du prince et des enfants de l’école internationale.

Ceux qui sont passés entre ses mains pour le placement d’un pacemaker le savent: le chef de service de cardiologie chante en pratiquant son geste médical. Cela peut paraître un peu excentrique, c’est surtout la marque d’un talent qui s’exprime sans hésitation et qui a aussi ses vertus thérapeutiques. "Les malades se sentent soudain décontractés et oublient totalement l’intervention."

De nouveau sur scène? C’est presque un second métier!
Le spectacle de dimanche sera le cinquième "Cabaret médical", après deux ans et demi d’absence. C’est un travail de titan, surtout depuis septembre. C’est un spectacle d’une heure quarante, avec notamment des extraits de comédies musicales.

Une production dans la salle des Étoiles, ça n’a rien d’un spectacle de fin d’année.
Amateurs et professionnels sont réunis. C’est une mise en scène écrite par Stuart Barham. La chorégraphe vient de Londres.

Qui vous soutient?
Beaucoup de mes malades sont devenus mécènes. Beaucoup d’artistes, mêmes professionnels, sont bénévoles. L’aide est aussi dans la gestion et l’organisation du spectacle. L’association Grace-Penn medicine, que j’ai créée à Monaco pour renforcer les relations entre les médecins de Monaco et de Pennsylvanie, donne aussi de son temps pour les réservations notamment. Les bénéfices iront à l’association Monaco Aide et Présence (MAP).

"Je voulais l'esprit Broadway"

Comment a commencé cette aventure médico-musicale?
En 2003, j’ai écrit à tous les chefs de service en leur disant que je voulais monter un concert. Avec plusieurs médecins et personnels du CHPG, nous nous sommes produits au Grimaldi Forum. Je voulais l’esprit Broadway. Nous devions être une douzaine de l’hôpital.

Vous chantez depuis toujours?
J’ai reçu une éducation catholique et j’ai appris à l’église, en banlieue parisienne, à Montreuil. Chanter m’a transcendé d’emblée. J’étais soprano.

Entre la fac de médecine et l’art lyrique, il a fallu choisir non?
La vie ne se résume pas à un centre d’intérêt. Je n’aime pas beaucoup cette notion de vocation qui me semble trop restrictive. L’être humain me passionne. Les médecins sont des guérisseurs. Quand on choisit de faire médecine, c’est qu’on aime l’échange. Difficile d’avoir le temps de chanter quand on fait médecine. Je chantais quand même, jusque dans la rue, sur le boulevard Saint-Germain à Paris! Mais ça n’a pas du tout marché! (rires). Et puis il a fallu que je paie mes études. C’est comme ça que j’ai été livreur pour le BHV.
ça, c’est du sport! à l’époque, j’étais vice-champion de France d’aviron. Ce qui m’a permis de monter au sixième étage sans ascenseur, en un trajet, un lit de 180 avec sommier et matelas! [rires]

"J'étais une sorte
de jet-setter scientifique"

Et votre carrière de jeune médecin a pris le dessus…
J’ai arrêté le chant en 1980. À l’époque, je me déplaçais en avion tout le temps pour participer à des colloques, conférences et autres rencontres médicales parce que j’avais inventé une technique opératoire: l’ablation du flutter. J’étais une sorte de jet-setter scientifique. Je suis devenu professeur des universités à 40 ans. Dans les années 90, j’étais en pleine gloire de conférences internationales, j’étais tellement surmené que je perdais le sommeil. J’ai alors décidé de rechanter.

Le chant comme thérapie?
ça m’a fait du bien. J’ai intégré une troupe de comédie musicale. ça a été une révélation. Deux répétitions de quatre heures et demie par semaine s’ajoutaient à mon emploi du temps. J’habitais Rouen avec ma femme et les enfants. J’ai pris des cours d’opéra avec une soprano. Je montais au contre ré. Pendant deux ans et demi, la troupe a écumé la Normandie avec Grease, Les Misérables…

Arrivé à Monaco en 2000 pour prendre la tête du service, vous avez continué le chant?
J’ai rapidement créé le service et ai monté l’équipe actuelle qui est performante. Sur le plan de la musique, je ne connaissais personne. Un jour, j’ai opéré une vieille dame professeur de piano et nous sommes tombés d’accord pour faire des petits concerts dans le cadre de congrès de cardiologie. Et en 2003, je lançais le premier Cabaret médical… L’aventure continuait avec le CHPG.

Savoir +
Le «Cabaret médical», salle des Étoiles, ce dimanche 2 décembre, à 19 heures. Tarif: 40 euros (30 euros pour le personnel du CHPG). Réservations: karen.comport@chpg.mc; mdeplanche@crem.mc

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