Dans l’univers du luxe, tout traduit une volonté d’exister dans le temps: implication longue dans les créations, qualité des matières… Le marché de la seconde main, est la suite logique de l’histoire du secteur, à la fois exemplaire en termes d’écoresponsabilité, mais aussi efficace quand il s’agit d’expérience client.
"Cela fait un an que j’essaye d’ouvrir un magasin de seconde main dans la galerie, elle reste trois mois au minimum", relate Stephen Valkenborg, directeur général du Metropole Shopping Center. "C’est le fun du shopping d’aujourd’hui, avec un mélange entre le nouveau et l’ancien".
Et Monte-Carlo semble prêt pour la mode vintage. "Toutes les grandes villes reconnues dans le monde de la mode le font, alors nous aussi histoire de ne pas être en retard", concède Stephen Valkenborg, qui souhaitait surfer sur la vague de la durabilité.
Une tendance qui a séduit dès l’inauguration du magasin, "j’ai été submergée, pour la première journée d’ouverture j’ai déjà écoulé plus de 25% de mon stock", se félicite Hanushka Toni, cofondatrice de la marque Sellier Knightsbridge. Venue du Royaume-Uni, elle est leader du marché de la revente de luxe pour les vêtements, chaussures et sacs à main haut de gamme. Elle achète et vend des grandes marques, des pièces de défilés, des classiques.
Une veste Chanel de 1995 portée par Claudia Schiffer
"La plupart des pièces proviennent de collections privées. Mes fournisseurs sont des grands fans de mode. Parfois ils se lassent de certaines pièces, mais il y a aussi des clients privés qui achètent tellement qu’ils ne peuvent pas tout porter, alors ils revendent avec l’étiquette". Et à Monaco on trouve des pépites, "il y a deux jours, une dame vient me présenter une pièce. Une veste Chanel de 1995, pièce de défilé, c’est très rare! Et en plus cette veste a été portée par Claudia Schiffer". Robes de soirée et de cocktail, beachwear très chic, les locaux et touristes ont des attentes parfois bien précises mais souhaitent que les prix restent abordables. "La notion de prix dépend de chacun. Le panier moyen en ligne s’élève à 3.000 euros. En boutique, une cliente a dépensé pour 1.300 euros. Pour cette somme elle est repartie avec une paire de chaussures Miu Miu ainsi que deux robes Alexander McQueen, le total dans les enseignes de marque lui aurait coûté environ 9.000 euros".
Sophie Krafft, qui a déjà vendu par le biais d’Hanushka, fait entrer petit à petit la seconde main dans ses habitudes, "je fonctionne plutôt au coup de cœur donc je me laisse tenter par une pièce qui peut être parfois plus excentrique et le prix attractif me conforte dans ce choix". La plupart des articles revendus sont "des achats compulsifs ou des mauvais choix". Sophie se réjouit de l’arrivée de la seconde main à Monaco, "je trouve que ce roulement est très sain, il va au-delà des a priori que l’on peut avoir sur la Principauté". Un concept qui semble plaire et permet à davantage de personnes de profiter de la mode de luxe.
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