Une première. Connu pour ses vidéos sur les réseaux et pour ses seuls en scène, Maxime Gasteuil a franchi le pas sur grand écran. L’humoriste tient le premier rôle dans "14 jours pour aller mieux", réalisé par son ami Édouard Pluvieux. Un long-métrage pour lequel le "jeune premier" a participé à l’écriture en s’inspirant d’une expérience personnelle. Un film choral, un huis clos à ciel ouvert, qui ne renouvelle pas le genre, bercé par de bons sentiments et sans réelle surprise, mais qui se laisse regarder.
Comment est venu ce sujet de stage de bien-être?
Le film est né d'un stage que j'ai réellement fait avec mon producteur Benjamin Demay. C'était un moment de ma vie où je doutais beaucoup, j'avais envie de rentrer à la niche, de reprendre un boulot normal. De son côté, Ben a un frère qui est très investi dans le bien-être et il connaît un couple de conférenciers spécialisé dans ce domaine et en clairvoyance. Ils organisent des retraites de bienfaits. Je suis curieux et je me dis pourquoi. Pourtant, je suis une grande gueule avec plein de préjugés qui déteste ce genre de choses. Dès les premières secondes j'avais envie de taper tout le monde, c'était un enfer, je suis vraiment avec des illuminés, je n’y comprends rien, je me dis que je suis dans un sketch. Mais au fil de la semaine on finit par être curieux, sensible aux autres… On est heurté par les plaies très ouvertes de certains participants et on se rend compte que ces gens sont là car ils sont passés à travers les psys, les médocs, la drogue et cherchent autre chose.
Le risque est de tomber dans la caricature et l’humour facile.
On voulait faire un film sincère, rire avec et pas contre, car effectivement on peut vite tomber dans la caricature. Mais là autour de nous, il y avait des commerciaux, des gendarmes… Ce n’était pas un stage de gens avec des dreadlocks qui fument de l'herbe. On a voulu faire une comédie, mais sans faire de mal à personne. Il y a vraiment des gens qui souffrent et on les a vus aller mieux de jour en jour. Moi, je n'allais pas mal avant d'aller faire ce stage, je n’étais pas mieux après, mais j'en suis sorti grandi. Au final, dans le film, on se moque beaucoup de moi, pas des autres.
C’est votre "premier" premier rôle. Comment avez-vous appréhendé cela?
Il y a un truc un peu casse-gueule quand un humoriste qui a un peu de succès va faire un film. Je sais que les gens s'attendaient à se taper sur les cuisses pendant 1h30. Là, on a fait du cinéma avec une histoire, ce n'est pas que marrant. Édouard a confiance en moi. Quand il me dit "tu es fait pour le cinéma", j’ai envie qu’il soit fier de moi. Il parvient à m’amener dans des endroits que je ne soupçonnais pas. Les gens qui m'aiment et qui viennent voir le film sont surpris car ils me voient sur un autre registre à plein de moments du film.
Dans le film, vos parents sont joués par Chantal Lauby et Michel Boujenah. Le rêve pour un humoriste…
Michel me suit depuis que j'ai commencé. Il a toujours été derrière moi. Il y a une sorte de relation père fils de scène entre nous. Pour Chantal, un jour elle m'a envoyé un message sur Instagram. Je connaissais sa fille Jennifer, du groupe Superbus, et elles sont venues à plusieurs reprises voir mes spectacles.
À l’un et l’autre, je leur avais dit: "un jour vous jouerez mes parents", je voulais ce petit cadeau. Ils étaient heureux d'avoir ces rôles-là. On a passé quatre jours extraordinaires avec eux. Même si ce sont de "petits rôles" ils sont très importants dans le film, ils ouvrent et ferment le film.
"14 jours pour aller mieux". D’Édouard Pluvieux (France). Avec MAxime Gasteuil, Romain Lancry, Zabou Breitman, Lionel Abelanski. Durée: 1h34. Comédie.
commentaires