
La salle de projection, comme un écrin privé, peut accueillir une trentaine de personnes pour des projections, mais aussi des expositions.
La naissance d'une petite salle à Monaco pour les amoureux du 7e art
Le 28/02 à 11h21 MàJ 28/02 à 08h43L’Institut audiovisuel prend progressivement possession de ses nouveaux locaux au cœur de l’immeuble Engelin, boulevard du Jardin-Exotique.
Une nouvelle étape a été franchie au début du mois de février avec la mise en service d’un espace public inédit. Nom de code: La Petite salle. Appellation efficace pour qualifier cet écrin particulier dédié à la projection. Trente-cinq fauteuils rouges, un écran au mur et un projecteur au plafond, cette petite salle entend devenir l’antre des cinéphiles.
Le lieu n’a pas la taille d’un multiplexe, ni l’ambition d’attirer les foules. Il s’apparente davantage, selon les souhaits de l’équipe, aux salles de projection d’autrefois, comme un salon littéraire pour parler et voir du cinéma. À la manière aussi des ciné-clubs en vogue il y a quelques décennies.
À Monaco, cette petite salle n’entend pas non plus vampiriser la programmation de l’Institut audiovisuel, mais apporter sa complémentarité.
"C’est un outil complémentaire par rapport aux séances traditionnelles de “Tout l’art du cinéma” au théâtre des Variétés, qui nous permet aussi d’être dans la réactivité de la vie culturelle de la Principauté", détaille Estelle Macé, responsable de l’action culturelle de l’Institut.
Première le 7 mars
Exemple avec la première projection publique, prévue le samedi 7 mars. Elle fera écho à l’exposition présentée actuellement à la Villa Sauber sur le travail d’Eugène Frey avec ses décors lumineux pour l’opéra.
Les équipes de l’Institut audiovisuel ont imaginé ainsi une séance de projections de courts films - certains projetés sur pellicule 16 mm - issus de la vague du cinéma d’animation allemand dans les années 20, où les jeux d’ombres et de lumières avec des formes et des couleurs étaient expérimentés par des artistes comme Lotte Reiniger, Walter Ruttmann et Oskar Fischinger.
Les commentaires d’un spécialiste du genre, Hervé Joubert-Laurencin accompagneront le public pour ce rendez-vous d’un nouveau genre dans le calendrier culturel monégasque.
Mémoire audiovisuelle
Par la suite, l’envie est de proposer épisodiquement des projections piochées dans le 7e art à l’échelle mondiale et autres ovnis cinématographiques qui n’avaient pas encore de lieu de réception en Principauté.
Autre spécificité, celle de mettre en avant le cinéma amateur. Ces images et documents collectés par les archivistes de l’Institut audiovisuel qui témoignent de la mémoire du territoire en général et de celui de la Principauté en particulier.
La petite salle devrait ainsi développer, dans les mois à venir, la possibilité de montrer ce patrimoine cinématographique. Notamment dans le cadre d’ateliers pédagogiques pour les scolaires dont les premiers travaux sont consacrés, justement, à la mémoire audiovisuelle de Monaco.
Le premier film d’animation à l’affiche en avril
Elle précède de quelques années Walt Disney. Mais son nom n’est pourtant pas passé à la postérité comme celui du célèbre Américain, père de Mickey Mouse. En 1926, la cinéaste allemande Lotte Reiniger dévoile Les Aventures du prince Ahmed, le premier long-métrage d’animation de l’histoire du cinéma.
Un film de 66 minutes, bien avant la technologie numérique qui a nécessité à la réalisatrice trois ans de travail pour réaliser 325 000 photographies qui constituent le plan par plan de cette histoire racontée en silhouettes de papier découpé, s’appuyant sur une des légendes des Contes des Mille et une nuits.
C’est cette œuvre que les équipes de l’Institut audiovisuel ont choisi de programmer pour une projection tout public, à partir de 4 ans, le 25 avril prochain.
D’autres productions de Lotte Reiniger, comme Galathea, seront montrées dans le cadre de la projection animée du 7 mars. Mais Les Aventures du prince Ahmed demeure son chef-d’œuvre, qui a été restauré en 2007 et qui a inspiré plusieurs quelques cinéastes des films d’animations, parmi lesquels Michel Ocelot, créateur des films Kirikou et la sorcière et plus récemment Dilili à Paris.
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