On la surnomme bien volontiers la Mecque de la boxe. Au MGM Grand Garden Arena, en plein cœur de Las Vegas, les grands noms de la discipline pugilistique y ont croisé les gants, à l’instar d’un pugnace Mike Tyson ou, plus récemment, d’un médiatique Floyd Mayweather. Dans cette salle mythique, le 14 novembre dernier, Hugo Micallef n’a pas loupé une miette du combat professionnel entre Kell Brook et Terence Crawford, lesquels ferraillaient pour rafler le titre (mondial) WBO des poids welters .
Un rêve éveillé pour le boxeur monégasque de 22 ans. « Il y avait la famille et le staff des deux boxeurs. On était moins de 100 alors que l’endroit peut accueillir des milliers de personnes. Les trois premiers rounds, Kell Brook gagnait aux points d’une main de maître. Puis, au quatrième round, il a perdu par arrêt de l’arbitre », détaille le boxeur amateur, de retour aux Canaries où il réside.
"J’ai pu perfectionner ma défense"
Dans la voix, au bout du combiné, on perçoit une once de déception. Normal puisque, les deux semaines précédant cette opposition au sommet, Hugo Micallef était l’un des partenaires d’entraînement de Kell Brook, un sparring-partner dans le jargon des boxeurs. En septembre déjà, sur l’archipel espagnol, les deux hommes, supervisés par le même coach, Carlos Formento, avaient déjà fait connaissance sur un ring d’entraînement.
« Plus jeune, je le voyais combattre à la télévision, sur YouTube. J’étais très admiratif de cette légende. Il est plusieurs fois champion du monde, rappelle-t-il. Ce fut incroyable de pouvoir croiser les gants avec lui à Las Vegas. Cela m’a beaucoup apporté. J’ai pu perfectionner beaucoup d’aspects de mon jeu, notamment la défense. C’est un gros puncheur, il frappe très fort. » Ces joutes engagées se tenaient dans la salle de Top Rank, l’une des plus grosses promotions de boxe au monde et organisateur du combat Brook/Crawford, sous l’œil de recruteurs intéressés par le profil d’Hugo Micallef.
Pour le jeune homme, l’objectif était clair : marquer les esprits pour espérer, dans le futur, signer un contrat avec Top Rank et passer dans la caste professionnelle. L’un de ses objectifs, en plus de représenter l’étendard monégasque aux prochains Jeux Olympiques. « Il les intéresse. Ils sont sensibles à ses performances, souffle son père, Andrei Micallef. Notamment depuis qu’il a battu, après sept mois sans combat, Delante Johnson, le numéro 1 de l’équipe nationale américaine qui est champion des États-Unis, médaillé de bronze aux jeux panaméricains et champion du monde en jeune. ça a fait beaucoup de bruit dans le milieu. Hugo est ressorti du combat peu fatigué, avec aucune marque sur le visage. »
Ce jour-là d’octobre, à l’International Tournament Boxa Elite de Valence (Espagne), sa cote s’est littéralement envolée avec cette prestation sur le ring. Le tour suivant, à la dernière seconde, il mettra K.O. l’Espagnol David Hernandez Garcia, d’un crochet du gauche. En finale, toutefois, Hugo Micallef s’inclinera face au Gallois, Ioan Croft : trois juges « contre » et deux juges « pour ». Résultat des courses : une médaille d’argent dans la besace du Monégasque.
Objectif : Jeux Olympiques
Depuis, aux Canaries, où les salles de boxe demeurent ouvertes, Hugo Micallef poursuit un entraînement intensif, en vue des qualifications, à Londres, pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Avant que la Covid-19 ne vienne tout chambouler, en mars dernier, le boxeur monégasque devait affronter Pat McCormack pour passer un tour et augmenter ses chances de rafler un ticket pour le Japon. Un adversaire de taille contre qui il avait perdu, en juin 2019, aux Jeux européens, en Biélorussie.
Mais depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Et Hugo Micallef, dont la progression semble exponentielle, compte bien récrire l’Histoire.
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