On a beau entendre que les centenaires devraient être légion dans très peu de temps, ce n'est quand même pas tous les jours qu'on croise quelqu'un qui a soufflé ses cent bougies. Et il s'en trouve une dans le quartier des Salines à Cap-d'Ail.
Marie Andronaco est née en Italie du sud, dans la petite ville de Santa Cristina d'Aspromonte en mai 1916. Très vite, ses parents quittent l'Italie pour s'installer à Menton où elle perd sa mère très tôt.
C'est sa tante maternelle qui l'élève avant de devenir officiellement sa belle-mère.
Hélas, alors qu'elle n'est pas encore entrée dans l'adolescence, son père, jardinier à l'hôtel Riviera meurt accidentellement, électrocuté dans les jardins dont il avait la charge. Autant dire que les années de l'enfance sont difficiles et Marie n'a pas le loisir d'aller à l'école. Elle n'apprendra jamais à lire ou à écrire.
Deux guerres mondiales et trois Républiques
A 17 ans, elle se marie à Pierre Arneodo, son aîné de 12 ans. Commence alors une vie de femme au foyer qui se transforme très vite en vie de maman de Laurent d'abord, puis de Lucie, Pierrette, Angèle, puis Michelle et Stéphane. La Seconde guerre mondiale signe le retour des années «galère» pour la «petite» famille qui se retire dans le Piémont où le système D prime pour nourrir toute la famille.
Après la guerre, les Arneodo reviennent en France: Menton, Toulon, la Savoie, l'Isère avant de finalement s'installer au 21 rue Jean-Bono, dans le quartier des Salines à Cap-d'Ail.
Dès lors, la vie suit son court avec des joies comme l'arrivée de ses 15 petits-enfants, de ses 25 arrière petits-enfants et 5 arrière arrière-petits-enfants et quelques drames avec le décès de son mari Pierre en 1989.
En cent ans, Marie Arneodo a vu passer deux guerres mondiales, elle a connu les Troisième, Quatrième et Cinquième Républiques, a assisté à l'apparition de la télévision et vu l'homme marcher sur la Lune mais l'innovation qui a le plus marqué sa vie est sans conteste la machine à laver le linge.
Son secret de longévité, elle le tient peut-être de n'avoir jamais trop fréquenté les cabinets médicaux car Marie Arneodo n'est pas de celles qui creusent le trou de la Sécurité Sociale, même si elle ne peut pas en dire autant de la retraite.
Elle a fêté ses 100 ans chez elle à Cap-d'Ail où elle coule une vieillesse douce entourée de ses enfants.
Longue vie.
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