À 73 ans, il achève sa marche caritative de 1.250 km à Monaco et est accueilli par la princesse Caroline et Charlotte Casiraghi

Jean-Marie Van Butsele, un Belge de 73 ans, a rallié le Plat pays à Monaco. Il a été accueilli mardi soir par la princesse Caroline au local associatif Jeune J’Ecoute, pour laquelle il a levé des fonds.

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Thibaut Parat Publié le 16/03/2023 à 10:35, mis à jour le 16/03/2023 à 10:36
Jean-Marie Van Butsele est arrivé en Principauté aux côtés de son épouse, Nicole Photo Jean-François Ottonello

Au loin, le bruit de bâtons de marche résonne sur le bitume de la Principauté. La silhouette athlétique de Jean-Marie Van Butsele, accompagné de son épouse Nicole, apparaît près du rond-point du Canton. En tenue de randonnée, ce Belge de 73 ans tranche avec le ballet incessant des pendulaires se dirigeant vers la gare ferroviaire. D’un pas décidé, il avale les derniers mètres qui le séparent du local de l’association monégasque "Jeune J’écoute". Épilogue d’un périple caritatif de 1.250 km amorcé le 11 février à Louvain-la-Neuve, commune universitaire de la province du Brabant wallon, jusqu’à Monaco.

Des dizaines de personne acclament ce "marcheur au grand cœur" - son surnom - qui, durant cette aventure au long cours, a récolté 20.000 euros (La société royale pour la protection de l’enfance se charge de répartir les dons., ndlr) pour la Fondation Bâtisseurs d’étoiles, pour les enfants du pensionnat Henri-Jaspar et, donc, l’association Jeune J’écoute.

Parmi elles, Eliot Matazo, milieu défensif belge de l’AS Monaco, qui lui remet un maillot du club asémiste mais surtout Charlotte Casiraghi et la princesse Caroline, présidente d’honneur de Jeune J’écoute, qui s’enquièrent naturellement de son état physique: "Comment vous sentez-vous?". L’homme, impressionné par cet accueil princier, répond par la positive. Ni ampoule, ni souffrance physique apparente.

Jean-Marie Van Butsele et son épouse ont été accueillis par la princesse Caroline Photo Jean-François Ottonello.

"Le plus difficile? L’éloignement familial"

Il faut dire que cet ancien cadre de la gendarmerie puis de la police fédérale belge, en charge de l’identification des victimes de catastrophes (Catastrophes naturelles, attentats, accidents routiers, guerres…, ndlr), a multiplié les marches similaires depuis deux décennies, récoltant au total entre 400.000 et 500.000 euros au profit d’enfants défavorisés, en difficulté ou malades. "Le plus difficile reste et restera toujours l’éloignement familial. Sans la technologie, je ne suis pas certain que j’y arriverai", confie-t-il.

Il y a un an, il ralliait Bilbao au terme d’une marche record de 1.385 kilomètres. Cette fois, donc, c’est en 32 étapes qu’il a bouclé son défi. "J’ai réalisé l’itinéraire à l’ancienne. J’ai ouvert la carte de la France, j’ai pris le point A, le point B, puis j’ai tracé une ligne rectiligne, explique-t-il. J’ai placé une étape tous les 40 km et j’ai écrit aux mairies, aux Lions Club locaux, aux associations sportives. Mon dossier a reçu 70% de retours positifs."

Eliot Matazo, milieu défensif belge de l’AS Monaco remet un maillot du club asémiste au couple de marcheurs. Photo Jean-François Ottonello.

Face à la tempête Larisa

Tout au long du parcours, à travers le Plat pays et les départements français, cette générosité s’est confirmée et illustrée de bien des manières: un mot, un don, une attention, le gîte ou le couvert offerts. "Je n’ai fait que de belles rencontres", insiste-t-il.

Avec son sac de 15 kg sur le dos, Jean-Marie Van Butsele a bénéficié de conditions météorologiques plutôt favorables, hormis deux jours de fortes pluies subies en début d’aventure. "Dans les gorges du Verdon, on a aussi affronté la tempête Larisa et de fortes rafales de vent. C’était difficile de tenir debout", reconnaît-il.

Un épisode vécu non pas en solitaire mais en équipe. Car, comme souvent lors de ses challenges, Jean-Marie Van Butsele a pu compter sur le soutien de clubs de marcheurs et de Lions club de tous horizons. Pour l’ultime étape, au départ de la place Garibaldi, des membres niçois de l’association Accueil des villes françaises ont partagé avec lui le bitume azuréen jusqu’en Principauté. Une belle histoire de bout en bout. Hier, le marcheur au grand cœur a rejoint sa contrée natale, non sans un contrecoup physique.

Ecouter les jeunes

Parmi les associations choisies par le marcheur au grand cœur, il y a donc Jeune J’écoute, créée en 1981 sous la présidence d’honneur de la princesse Caroline.

"On reçoit et on soutient les jeunes en difficulté qui ont moins de 26 ans, qui résident, travaillent ou sont scolarisés à Monaco, ainsi que leurs familles. La plupart d’entre eux présentent des troubles du comportement et d’apprentissage", résume le président, Claude Boisson. Jusqu’en 1987, le moyen d’action choisi était l’écoute téléphonique puis celui-ci a évolué vers l’accueil dans un local, dont le dernier, situé au 4 bis Terrasses de Fontvieille, a été inauguré en 2014.

"Des éducateurs, un psychologue et d’autres intervenants les accueillent dans le plus strict anonymat", insiste Claude Boisson. Il est question d’aide scolaire, de soutien éducatif et d’accompagnement à l’insertion sociale et professionnelle, mais aussi de sorties et séjours en groupe.

Avec une approche aussi bien éducative que thérapeutique, les membres de l’association ont un objectif commun : donner à chaque jeune accueilli des repères et un cadre structurant, tout en favorisant son bien-être et son adaptation dans la société.

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