On semblait parti pour la chronique peu savoureuse d'un match raté, d'une défaite sans relief à la maison… A l'arrivée, l'AS Monaco nous a offert un come-back époustouflant, digne des plus grands scénarios.
Menée de 12 points à 6 minutes de la sirène par Orléans (56-68), la Roca Team, sans adresse ni pétrole pour un mardi soir, semblait condamnée à subir. Jusqu'au bout.
Mais il doit être écrit quelque part, cette saison, que l'ASM ne renonce jamais. La preuve, les Roca Boys, au bord du précipice, mais soudainement portés par leur public après deux décisions arbitrales contestées, ont exercé une pression de folie en défense et retrouvé leur adresse comme par magie.... Deux T3 d'affilée de Gladyr ont tout remis en cause. Shuler a troué le filet dans le corner, et puis D.J. Cooper a fait son numéro à la barbe des intérieurs orléanais. L'ASM a signé un 10-0 (71-70, 37e), Eito a remis le couvert à trois points (74-75), mais Shuler encore lui et Uter magistral sous le cercle ont enlevé la décision. Quel finish ! La salle Gaston-Médecin n'était pas pleine mais le public n'a certainement pas regretté son mardi soir... « Ce soir, nous sommes des survivants… Je suis vraiment fier de mes joueurs qui ont tout donné dans les cinq dernières minutes », a soufflé Zvezdan Mitrovic, coach d'une équipe qui conforte sa deuxième place de Pro A avec cette 4e victoire d'affilée, la deuxième en trois jours…
Leur 19e victoire !
« Nous n'avons pas mis les shoots sur la fin. C'est la différence entre les bons joueurs et les très bons. Monaco a mis une très grosse pression défensive », a lâché Pierre Vincent, coach d'une formation du Loiret qui voit les play-offs s'éloigner.
Orléans a donc pourtant cru tenir son petit exploit… Ne parvenant pas à mettre de l'intensité dans cette rencontre, totalement privée d'adresse de loin (2 sur 16 avant les deux shoots de Gladyr!), l'ASM s'en est surtout remis à ses outils dans la peinture pour ne pas sombrer totalement. Adrian Uter (meilleure évaluation du match) a encore bombé le torse, et Jonathan Aka a fait le boulot en relais. Mais Orléans, au contraire dans un bon soir d'adresse, et prenant confiance au fil des minutes, tissait sa toile avec application…. Cela aurait pu suffire, mais il a manqué à l'OLB un brin de talent, une louche de grinta et une marque de réalisme… Tout ce que l'ASM a servi sur les 5 dernières minutes pour empocher sa 19e victoire de la saison et assurer déjà quasiment à huit journées de la fin sa place en play-off.
DJ Cooper : « Il fallait se réveiller »
Zvezdan Mitrovic (coach Monaco) : On a réellement montré notre caractère ce soir (hier soir). Il a manqué de l'énergie pendant une bonne partie de la rencontre et pourtant, les joueurs arrivent à trouver des ressources pour aller chercher la victoire. Orléans nous a puni pendant 35 minutes et avait le match en main, en menant de douze points. Ça ne m'a pas surpris, vu leurs derniers résultats. Mais on a fini par retrouver une assise défensive que ce soit avec Sergii (Gladyr), ou Adrian (Uter), indispensable pour ensuite s'ouvrir des shoots plus faciles. C'était compliqué d'enchaîner une seconde victoire de rang à domicile mais le groupe a su le faire. Il faudra retenir ces cinq dernières minutes où chacun a montré ce dont il était capable en étant dos au mur. Je suis fier de mes joueurs. Ils n'ont jamais abandonné. Et le public a lui aussi compris que l'on avait besoin de lui lorsque c'était compliqué.
D.J. Cooper (Monaco) : Je me sens vraiment bien à Monaco... Ce soir, on n'a jamais renoncé, je crois que c'est la marque de notre équipe. C'est un sentiment fort de gagner un match comme celui-là... C'est le basket. Vous pouvez être menés de 20 points, ce n'est jamais fini. La clé a sans doute été la défense, il fallait se réveiller, trouver le bon rythme, mettre les shoots... On a des gars d'expérience, c'est utile. Le public nous a bien aidés. Mon rôle dans le money-time ? J'essaye de donner mon meilleur, c'est ma tâche. Mes passes ? J'ai toujours aimé faire des assists dans ma carrière, pour faire bien jouer mes équipiers.
Pierre Vincent (coach Orléans) : C'est dur à encaisser. Lorsqu'ils nous ont mis une forte pression
en fin de match, on n'a pas su résister et les joueurs étaient cramés. Mon groupe est capable
d'attaquer et de défendre mais avec l'impact qu'on a subi, on est devenu moins précis. On finit par
laisser des paniers faciles et ils nous ont empêché de jouer sur les quelques dernières minutes. Il ne manque pas grand-chose. Si on arrive à passer ce temps-là de pression, ensuite on peut dérouler. Mais face à une équipe comme Monaco à la fois intense et dure, on ne peut pas se permettre de ne plus être réaliste. Il y a davantage eu une perte physique que mentale de notre part. Certes, Monaco a été poussé dans ses retranchements, mais ça nous fait une belle jambe.
commentaires