À l’aube de cette nouvelle saison, débutée par un succès in extremis en déplacement à Limoges ce week-end, Alexandra Tchangoué, manager du MBA, s’est confiée pour Monaco-Matin. Avec beaucoup d’excitation, de grandes ambitions, mais aussi un soupçon de méfiance.
La saison dernière était frustrante avec cette interruption due à la Covid-19 après un très bon départ…
C’est exactement ça. En tant que compétitrices on veut toujours jouer et assouvir la faim de nos objectifs. Le groupe était très bien parti, et ça s’est arrêté très vite. Entre la saison dernière, et celle d’avant également, où nous étions dans les clous à quelques journées de la fin, ça fait beaucoup. Nous avons accumulé énormément de frustration.
Vous étiez joueuse, avant de passer coach, et maintenant manager. Tout ça en moins de deux ans. Comment vous sentez-vous dans ce nouveau rôle ?
Le management c’est mon métier au quotidien, alors forcément je suis comme un poisson dans l’eau. C’est vraiment dans mes cordes. Et puis surtout, j’aime le basket. Je veux mettre toutes mes
compétences au service du basket, et de ce club. J’ai vraiment à cœur de réussir. On souhaite passer une étape supplémentaire en amenant plus de structures.
"Le projet ambitieux nous permet de convaincre
les joueuses"
Vous avez réalisé un très beau mercato estival. Comment le jugez-vous ?
Ça n’a vraiment pas été facile, car nous avons eu le départ de joueuses emblématiques du club. C’est une page qui se tourne, et ça fait forcément quelque chose. Il fallait vite se projeter et aller vers l’avant. C’est ce que nous avons su faire avec un mélange de jeunesse et d’expérience. On voulait certaines joueuses, et on a réussi à les avoir. L’équipe dirigeante est très satisfaite du recrutement. Le projet ambitieux nous permet de convaincre les joueuses, sans oublier un cadre de vie idéal.
La mayonnaise semble avoir bien pris pendant vos matchs amicaux ?
Avant toute chose, ça faisait extrêmement plaisir de pouvoir retrouver les terrains après plus de dix mois d’attente. Nous avons été agréablement surpris par ce que nous ont proposé les filles. On ne savait pas trop à quoi s’attendre. On a vu une équipe qui s’entendait bien, déterminée, et engagée. Malgré un certain nombre de blessures.
La crise sanitaire semble être derrière maintenant. Disputer une saison pleine, c’est une sacrée sensation…
Honnêtement, ça fait vraiment plaisir. On croise les doigts et on a vraiment envie d’y croire. Mais on n’arrive pas encore à sauter de joie, car il y a eu tellement de retournements de situations. Il faut rester prudent. L’an dernier c’était une leçon. On y croyait et tout s’est écroulé subitement.
Au MBA vous n’avez pas été sévèrement touché par cette crise. Comment l’expliquez-vous ?
Effectivement nous avons eu de la chance. Notre budget est beaucoup moins élevé. On se la joue avec des petits moyens, en essayant de faire les bons choix. Il faut aussi féliciter le président Eric Elena et sa femme qui sont énormément investis, et qui croient en ce sport et le basket monégasque. Sans eux, on n’en serait pas là.
"Il faut aller chercher la montée"
Quels seront les objectifs du MBA cette année ?
Les objectifs c’est de retrouver du plaisir dans le jeu, et se transformer en machine de guerre. Il faut aller chercher cette montée en Ligue 2, et disputer la finale de coupe de France à Bercy.
Corentin Mahé est le nouvel entraîneur de l’équipe. Comment s’est passée son intégration ?
C’est un très bon jeune coach professionnel avec beaucoup de rigueur. Il mange basket, respire basket, et dort basket. C’est un entraîneur moderne, qui est complètement d’accord avec les valeurs du club. C’est quelque chose de très important pour nous.
Avec un tel groupe, vous avancez comme un favori évident à la montée. Il va falloir assumer ce statut..
C’est une petite tâche en plus. Mais on a aussi toujours eu une cible dans le dos parce qu’on s’appelle Monaco, même quand on était en N2. Les gens ont leurs propres idées sur ça, sans même rien savoir. Nous sommes attendus partout où l’on se déplace. À nous de rester humbles, et de prendre les matchs les uns après les autres. Il faut y aller le couteau entre les dents et voir ce qu’il se passe. On doit se mettre immédiatement en mode survie.
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