Bientôt la fin du champagne sur les podiums du Grand Prix à Monaco?

Plus de 70 ans après l’instauration du rituel à Reims, le promoteur de la F1 s’est engagé avec un producteur de mousseux italien. Mais du champagne coulera toujours à Monaco en 2021.

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Thomas Michel Publié le 11/03/2021 à 19:15, mis à jour le 11/03/2021 à 19:15
En F1, c’est la douche de la victoire ! Photos ACM et Jean-François Ottonello

Tous les amateurs de courses automobiles ont des images en tête de douches mythiques au champagne à l’arrivée d’un Grand Prix haletant.

Il faut dire que la tradition ne date pas d’hier mais aux origines du championnat du monde de F1, en 1950. Une tradition en perdition… du moins dans la discipline reine.

Le 2 mars dernier, le promoteur Liberty Media a en effet annoncé par communiqué la fin d’une époque. Si la différence ne sautera pas aux yeux des spectateurs, ce n’est pas au champagne que le prochain vainqueur du Grand Prix de Monaco fêtera son succès, le 23 mai, mais au vin mousseux !

Un vin Ferrari

La F1 s’est engagée pour trois ans avec un nouveau sponsor. Un vin italien produit dans la région du Trentin, dans les Alpes italiennes, et qui, ça ne s’invente pas, arbore une étiquette "Ferrari Trento" ! Au fil des années, la tradition avait déjà pris du plomb dans l’aile.

En France, la loi Evin avait imposé d’enlever les étiquettes des bouteilles pour ne pas faire de publicité pour l’alcool.

Quant à Abu Dhabi, l’alcool étant interdit en terre musulmane, c’est à l’eau de rose pétillante que s’effectue la douche depuis le Premier Grand Prix en 2010.

Si le protocole de la F1 change, le champagne aura toujours sa place à Monaco cette année. Le Grand Prix Historique et le E-Prix répondant à leurs propres sponsors.

En 2019, c’est une bouteille de Moët & Chandon en mains que Felipe Massa avait célébré le podium de Venturi à domicile.

Quant à l’Historique, il se conclut au Veuve-Clicquot. Ces gentlemen préférant parfois le savourer dans une coupe à même la piste.

Au Grand Prix Historique, on savoure parfois le champagne dans une bonne vieille coupe. Photos ACM et Jean-François Ottonello.

Pourquoi le champagne coulait à flots?

2 juillet 1950. Grand Prix de France de Formule 1 à Reims. Fangio l’emporte et reçoit un jéroboam de Moët & Chandon. La tradition de la remise de champagne est lancée.

Doux paradoxe que de fêter la victoire avec des bulles dans un sport où l’ivresse n’a de place que par la vitesse.

D’ailleurs Fangio ne fera pas sauter le bouchon mais réservera ce bon cru à une autre occasion personnelle. C’est aux 24 Heures du Mans 1966 que le rituel de faire gicler le champagne apparaît.

Les organisateurs oublient de mettre une bouteille au frais. Au moment des hymnes en l’honneur de l’Anglais Colin Davis et du Suisse Jo Siffert, engagés avec Porsche, le bouchon saute et les bulles aspergent les pilotes qui, eux-mêmes, dirigent le précieux nectar vers le public massé au pied du podium.

L’année suivante, le champagne est frais, mais l’Américain Dan Gurney secoue la bouteille pour reproduire la scène. F1, rallye, moto… dès lors, la tradition gagne tous les podiums. Jusqu’en 2021.

Le saviez-vous?

Les 500 miles Indianapolis échappent à la règle depuis 1936. En 1913, le Français Jules Goux avait paraît-il descendu six bouteilles de champagne pour fêter sa victoire à Indianapolis!

En 1936, assoiffé le drapeau à damier tombé, le triple vainqueur américain (d’origine française), Louis Meyer, avait lui réclamé du lait !

Une aubaine pour l’industrie laitière, qui décidait de sponsoriser l’événement. Au fil des années, les organisateurs ont même pris soin de demander son lait préféré à chacun des pilotes avant la course.

Emerson Fittipaldi a frôlé l’incident diplomatique en 1993, en remplaçant le lait par son propre jus d’orange produit au Brésil. Avant d’honorer la tradition hors caméra. Ouf !

“Rhôooooooooo!”

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Monaco-Matin

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