Un Monte-Carl' historique sans neige mais avec des abandons à foison
Les températures clémentes lors de ce rallye, gagné par un duo tchéquo-danois, auront déçu les équipages, habitués à en découdre sur la neige. La chaleur a usé les mécaniques.
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Thibaut ParatPublié le 05/02/2020 à 20:06, mis à jour le 05/02/2020 à 20:07
Henrik Bjerregaard et Jaromir Svec ont gagné le 23e Rallye Monte-Carlo historique.Photo Automobile Club de Monaco
Comme les "grands" du rallye WRC quelques jours plus tôt, ils ont grimpé sur le capot de leur Ford Escort et sablé le champagne. Dans la nuit de mardi à mercredi, au cœur d’une Principauté endormie, Henrik Bjerregaard et Jaromir Svec ont fêté comme il se doit leur victoire sur le Rallye Monte-Carlo historique, 23e du nom. Au terme d’une nuit du Turini – deux spéciales de régularité au menu – bouclée sans perdre leur avance des jours précédents. Eux-mêmes n’y croyaient guère au moment de pointer auprès des commissaires de l’Automobile Club de Monaco (ACM).
"On a fait une petite erreur dans la spéciale 14. On s’est dit que, comme la bagarre était très serrée, c’en était fini pour nous. Mais on s’est vite remis dedans après cela, confie Henrik Bjerregaard, pilote danois et résident monégasque. Sur tout le rallye, il y a toujours une bagarre à la seconde près. Il y avait énormément de pression sur nos épaules parce que c’est la première fois qu’on fait une épreuve ensemble avec mon copilote."
Une belle première pour le duo qui, talonné de près, aura mis 23 secondes à ses poursuivants (1).
"On en a profité pour attaquer"
Là-haut, sur les routes sinueuses de l’arrière-pays azuréen, la hiérarchie n’aura pas été bouleversée. La faute, sans doute, à un asphalte trop sec. "D’habitude, lors de cette dernière nuit, il y a un bouleversement total à cause de la fatigue et des conditions météorologiques, d’ordinaire piégeuses. Pas cette fois-ci. Les dix premiers pouvaient tous gagner ce rallye", résume Christian Tornatore, directeur de l’épreuve à l’ACM.
Une chose est sûre, l’homme de la dernière nuit se nomme Bruno Saby. Le vainqueur du Monte-Carl’ 1988 a profité des deux dernières spéciales de régularité pour opérer un sacré bond au classement. De la seizième à la quatrième place. Un exploit. Il manque même le podium pour une (petite) seconde. "Vu que ce rallye était sec, ça s’est vraiment joué sur la régularité, note-t-il. Ces deux spéciales (2) étaient longues et sinueuses et il était difficile de tenir la moyenne imposée. Alors on en a profité pour attaquer."
Stratégie payante pour cet ancien féru de vitesse.
"Ce qui est fantastique dans ce rallye, c’est que des gens comme Bruno Saby, Walter Röhrl, Rauno Aaltonen continuent de se prendre au jeu. On a vu, la dernière nuit, une nuit de pilotage pur, que Röhrl et Saby étaient au-dessus du lot", note Gery Mestre, président de la commission des voitures de collection à l’ACM.
Du côté des locaux de l’épreuve, ce sont les époux Campana, Olivier et Lydia, qui figurent le mieux au classement: 52e – ils avaient fini 28e l’an passé – sur 249 classés.
"Jamais eu autant d’abandons"
Près de 60 équipages se sont cassé les dents sur ce rallye Monte-Carl’ historique et ont été contraints à l’abandon. "On n’en a jamais eu autant, note Christian Tornatore. Avec la météo plus que clémente, les mécaniques ont souffert. Lors de la nuit duTurini, outre les égarements pour se rendre aux spéciales, il y a eu quelques sorties de route."
Heureusement sans gravité. "La clé pour gagner et garder la vitesse était la concentration, martèle Rauno Aaltonen, un vieux de la vieille dans le milieu du rallye. Lorsque l’on arrive dans une épingle, on perd toujours deux secondes. La question est de savoir comment l’aborder le mieux possible pour ne pas perdre du temps."
Lors des quinze spéciales parcourues, le spectacle a donc été au rendez-vous pour les milliers de passionnés qui ont vu défiler ces belles d’antan sur l’asphalte. Une affluence particulièrement exceptionnelle cette année, preuve que les rallyes sur route, même menacés, ne s’essoufflent pas dans le cœur des passionnés.
"On a pris le départ de Bad Homburg, après on est descendu à Valence. Sur les routes, il y avait un monde fou. Il y avait 10.000 personnes au départ! Je pense que le mot qui caractérise le mieux le rallye historique, c’est “sympathique”. C’est une course sympathique."
(1) Rafael Fernandez-Cosin et Julen Martinez-Huarte finissent 2e au volant d’une Lancia Fulvia HF 1.6.
Juan Carlos Zorrilla-Hiero et Marcos Gutierrez-Dominguez (VW Golf GTI) complètent le podium.
(2) SR 14 : Col de Braus / Lantosque ; SR15 : La Bollène-Vésubie / Sospel.
Le Rallye Monte-Carlo historique attire bon nombre de passionnés, nostalgiques à la vue de ces bolides d’époque.Photo Dylan Meiffret.
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