Après deux ans de disette, forcément, il était affamé.
Cette troisième victoire en F1 si longtemps attendue, depuis l’inoubliable jour de gloire à Monza (GP d’Italie) en 2019, lui tendait les bras. Alors Charles Leclerc s’est rué vers elle comme un ogre, ce dimanche, à Bahreïn.
Au volant d’une Ferrari très bien née, aussi fiable que rapide, le Monégasque de 24 ans a réussi à convertir sa pole position en triomphe dans la nuit étoilée du Grand Prix d’ouverture.
Sur le papier, seules la Red Bull de Max Verstappen, son voisin de première ligne, et l’autre Ferrari pilotée par Carlos Sainz, semblaient en mesure de l’inquiéter. Deux menaces maintenues dans ses rétros avec brio 57 tours durant.
Verstappen, chagriné par le manque de motricité de sa monture, tentera bien d’anticiper le premier arrêt. Un soudain changement de stratégie qui lui permettra de faire illusion en dépassant à trois reprises le leader en bout de ligne droite, grâce au DRS. Autant de coups d’épée dans l’eau puisque l’ambassadeur de la Principauté répondra chaque fois du tac au tac deux virages plus loin, avant de prendre irrésistiblement l’ascendant.
L’entrée en piste de la voiture de sécurité au 47e tour, suite à l’abandon de Pierre Gasly (AlphaTauri), moteur en feu, ne change pas la donne. D’autant que Verstappen, lui aussi victime d’une panne, doit déposer les armes en vue de l’arrivée.
Il la voulait. Il la tient. Après Spa-Francorchamps et Monza, en 2019, Leclerc passe la troisième. Vainqueur devant Sainz, qui assure le doublé de la Scuderia, tandis que Lewis Hamilton, profitant de l’abandon in extremis de la seconde Red Bull de Sergio Pérez, s’offre un podium inespéré, après avoir fait de la figuration dans le baquet d’une Mercedes hors du coup pour l’instant.
"Pole position, victoire, meilleur tour en course: c’est fantastique de débuter la saison de cette manière", jubile le héros du jour après l’effort. "Les deux dernières années furent si difficiles. On savait que ce changement de réglementation technique pouvait nous permettre de revenir aux avant-postes. J’ai pris un départ parfait. Et puis, quand Max a accentué la pression et tenter de prendre les devants, il a fallu se montrer malin. Mission accomplie. Merci à l’équipe qui a travaillé dur. Nos efforts trouvent là une juste récompense."
Et maintenant? Le virage n°2 se profile déjà droit devant. Rendez-vous dès le week-end prochain à Djeddah pour un Grand Prix d’Arabie saoudite où le petit prince de Monaco, leader du championnat du monde de F1 pour la première fois de sa carrière, tentera de prolonger ce règne de roi du pétrole.
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