Un ronronnement ambiant sur le port Hercule. La pluie qui tombe dru sur les capots peine à couvrir les échappements qui pétaradent.Sur le quai Albert-Ier, les voitures d’époque – immatriculées entre 1955 et 1980 – se positionnent en file indienne jusqu’à la rampe de départ. Après Athènes, Glasgow, Milan, Reims, Bad Homburg et Barcelone, c’est au tour des pilotes de Monte-Carlo de s’élancer sur l’asphalte pour rejoindre le lieu de concentration.A Buis-les-Baronnies, à 729 bornes d’ici, par les petites routes.
"La première voiture partie de Monaco est attendue là-bas, demain à 13h26 (lire samedi)", glisse Christian Tornatore, directeur de l’épreuve. Autant dire une nuit blanche de conduite suivie de deux spéciales dans la foulée.Mais certains ont une parade. "Si on est vraiment en avance sur le délai imparti, on s’arrêtera prendre un café, et pourquoi pas dormir.On a prévu les duvets et les boissons énergisantes", se marre Bernard Figuière au volant d’une Ford Escort RS 2000 MkII.
"Faire travailler le cerveau"
Plus loin, on retrouve Bruno Saby ancien pilote de rallye et ouvreur lors du dernier Monte-Carlo en WRC. Lui est un féru de vitesse.Alors, forcément, la régularité c’est une autre paire de manches.
"C’est un autre exercice. Cela permet de faire travailler le cerveau afin de tenir sa moyenne de vitesse. La collaboration avec le copilote est primordiale. Cette discipline ne me déplaît pas et puis cela me permet de garder un contact avec le milieu automobile. Pourvu que ça dure!"
Tous sont friands d’aventure. D’histoire, aussi, car dans les mémoires, le Monte-Carl’ est une épreuve mythique.Certains sont mêmes venus du Japon pour y participer. Une épreuve tout aussi légendaire qu’ardue. Certains s’y sont cassé les dents, même en régularité. "On a fait des repérages depuis un mois, histoire de ne pas se perdre. Ce rallye-là est magnifique. Avec la neige, ça devrait être encore plus beau", souffle Lucien Artillan.
20 h pétantes. La première voiture, une Opel Ascona 2000 de 1970, s’éloigne dans l’obscurité.Chaque minute, une autre l’imite.
Cette fois, c’est bel et bien parti !
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