On a rencontré le biographe de Sebastian Vettel sur la pitlane du Grand Prix de Monaco

Azuréen d’adoption, Thomas Woloch vient de coécrire une biographie du jeune retraité Sebastian Vettel. Qui se cache derrière ce champion double vainqueur à Monaco ?

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Gil Léon Publié le 22/05/2023 à 19:50, mis à jour le 24/05/2023 à 14:29
Thomas Woloch: "Sebastian Vettel est un pur passionné de F1. Un vrai de vrai". Photo Cyril Dodergny

Il a quitté les rivages océaniques de sa chère Vendée afin de tracer son sillon professionnel au bord de la Grande Bleue. Ancien étudiant en journalisme à Cannes, Thomas Woloch vit à La Turbie et travaille à Monaco.

Un décor de rêve pour ce fondu de Formule 1 hyperactif qui, à 26 ans, vient d’épingler une seconde tête couronnée à son tableau de chasse.

Un an après la biographie de Max Verstappen corédigée avec son "professeur", notre confrère Daniel Ortelli, voici celle de Sebastian Vettel, "De Baby Schumi à légende de la F1" (Talent éditions).

Un ouvrage écrit également à quatre mains, en compagnie de Loïc Chenevas-Paule, qui rembobine la fabuleuse trajectoire de l’Allemand quadruple champion du monde et héros puissance 2 dans les rues de la Principauté. En s’attachant à décrire la personnalité du pilote qui vient de quitter le paddock.

Thomas, pourquoi Vettel après Verstappen?

Quand nous avons décidé d’écrire une biographie ensemble, Loïc et moi, on s’est vite mis d’accord sur l’identité du sujet. Choix évident. Parce que Sebastian Vettel est un pur passionné de F1. Un vrai de vrai. Sa personnalité nous intéressait beaucoup. Et puis je trouve qu’on a un peu trop tendance à minimiser son empreinte. Pour certains, il est devenu quadruple champion du monde car il pilotait une Red Bull dominante. Rien de plus! Alors qu’il fait partie des grands talents de ce sport. Voilà, Sebastian Vettel méritait qu’un ouvrage retrace en français sa vie, sa carrière. Choix logique, oui.

Sur la ligne de départ, quelle fut votre priorité?

Ce qui primait à nos yeux, c’était d’aller au-delà du pilote. De se pencher sur l’homme. D’autant plus qu’il s’agit d’un personnage très discret. Qui se cache derrière le champion? Pour décrire la trajectoire d’un sportif, quel qu’il soit, vous ne pouvez pas vous limiter aux seuls résultats. Vous devez évoquer les racines, l’entourage, le caractère, les émotions.

Où vous ont conduit vos recherches?

Comme pour Verstappen, j’ai passé des nuits entières sur ses traces via Internet. Je pense avoir lu plus de 20.000 articles en anglais, en allemand... En italien, aussi, notamment tous ceux parus dans la Gazzetta dello Sport entre 2015 et 2020 (sa période rouge Ferrari, ndlr). Et je suis allé plus loin en interviewant des gens qui l’ont côtoyé. Entre autres, la personne qui lui a fait accomplir son premier test en monoplace. C’était en Autriche, sur le A1 Ring (rebaptisé Red Bull Ring depuis), un jour où le jeune Nico Rosberg roulait aussi en essais au volant d’une Formule BMW. J’ai également discuté avec Alberto Antonini, l’ancien directeur de la communication de la Scuderia Ferrari. Avec Karin Sturm, la journaliste qui a écrit les biographies de Schumacher et Vettel outre-Rhin.

Pourquoi l’a-t-on surnommé Baby Schumi?

Quand vous vous intéressez à leur histoire, le lien entre Schumacher et Vettel saute aux yeux. Ils se ressemblent beaucoup. On peut dresser des parallèles. Tenez, par exemple, l’un et l’autre ont impressionné le paddock dès leur première apparition en F1. Schumacher en signant le 7e temps des qualif’ avec sa modeste Jordan à Spa (GP de Belgique 1991). Et Vettel, du côté d’Indianapolis, en devenant d’entrée le plus jeune pilote de l’histoire à inscrire un point (8e du GP des États-Unis 2007, sur BMW Sauber). On peut dire que Vettel a façonné son coup de volant dans le moule Schumacher.

D’après vous, il lui a manqué quoi pour décrocher le titre suprême dans le camp Ferrari?

De la confiance, peut-être. Il s’est livré là-dessus dans plusieurs entretiens. Vettel, c’est un gars qui a besoin de se sentir aimé. Fin 2014, il quitte Red Bull parce que son nouveau coéquipier Daniel Ricciardo prend beaucoup de place. Il voit que la relation avec les patrons se détériore, donc il s’en va. D’autant plus facilement que Ferrari lui déroule le tapis rouge à ce moment-là. Successeur de Fernando Alonso à Maranello, il pointera parfois le manque de soutien, même si le courant passe bien avec Kimi Räikkönen. Sans oublier que son aventure là-bas coïncide avec la période hégémonique de Mercedes.

Parlez-vous de sa vie actuelle de jeune retraité?

Oui, Loïc s’en est chargé. Pas facile d’avoir des nouvelles de lui depuis qu’il a quitté le paddock. On l’imagine couler des jours heureux dans son chalet, en Suisse. Il continue d’œuvrer pour la protection de l’environnement et de promouvoir les énergies durables. Sebastian Vettel demeure un amoureux de la Formule 1. En témoigne sa participation au prochain Goodwood Festival of Speed cet été. Il y pilotera sa propre Williams FW14B ex-Nigel Mansell dont le moteur a été adapté pour fonctionner avec un carburant de synthèse.

Pour conclure, si on vous demande de résumer Sebastian Vettel en quelques mots...

Mentalité remarquable. Metteur au point hors pair. Travailleur acharné. Passionné pur et dur. Il faut se rendre compte de la chance qu’on a eue de voir rouler un pilote de cette trempe.


Par Loïc Chenevas-Paule et Thomas Woloch, Talent Editions, 21 x 14cm, 288 pages, 20,90 euros.

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