Le prince Albert II, après la victoire de Charles Leclerc au Grand Prix de Spa: "Il a été formidable, je suis ravi et fier"

"Ému" par la première victoire de Charles Leclerc en F1, le prince nous a confié lundi qu’avant l’arrivée de Charles, il n’imaginait pas que l’hymne monégasque puisse résonner si haut...

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Propos recueillis par Thomas Michel Publié le 03/09/2019 à 08:45, mis à jour le 03/09/2019 à 08:30
Une première victoire et surtout une belle image de la Principauté relayée. M.A. et AFP

Depuis la propriété familiale des Grimaldi, à Rocagel, le prince Albert II a accepté de revenir, hier, sur la performance historique de Charles Leclerc, ce dimanche lors du Grand Prix de Belgique. Vainqueur de sa première course en Formule 1 à seulement 21 ans et 320 jours, la pépite monégasque a non seulement effacé le précédent record de Jacky Ickx (23 ans et 188 jours, en 1968) avec la Scuderia Ferrari, mais aussi épaté son monde en domptant les courbes vertigineuses de Spa-Francorchamps dans un lourd contexte.

Au lendemain du décès de son ami Anthoine Hubert (Formule 2), Charles lui a rendu le plus beau des hommages en résistant jusqu’au bout au pressing du quintuple champion du monde et leader incontesté du championnat, Lewis Hamilton. Désormais à 12 points de son coéquipier Sebastian Vettel au classement des pilotes, Charles Leclerc (4e) permet au passage à Ferrari de décrocher sa première victoire de la saison. Certainement un tournant…

Après une première partie de championnat marquée par des polémiques autour du management de Ferrari, souvent au détriment du Monégasque, le GP de Belgique a en effet vu une équipe se mettre au service de Charles "L’Éclair". Cantonné dans un rôle de numéro 2, Vettel a d’ailleurs avoué après course qu’à un moment donné il « n’était plus dans le match » et s’était mis au service de l’équipe et de son coéquipier. "J’ai donc joué le rôle de bloqueur pour aider Charles à prendre de l’avance face à Hamilton, même si je n’ai pas pu garder Lewis bien longtemps derrière moi. Mais au final, ce fut juste assez pour permettre à Charles de l’emporter, donc nous avons fait le job aujourd’hui."

Prochain épisode à Monza (Italie), fief de Ferrari, la semaine prochaine. Avec un nouveau statut pour « Charles Ier ».

Monseigneur, vous devez éprouver une grande fierté au lendemain de la première victoire de Charles en F1…
Oui bien sûr. J’ai ressenti une grande fierté pendant toute la course et jusqu’à l’arrivée et au podium. C’est ce que j’ai pu dire à Charles dans le message que je lui ai tout de suite envoyé.

"Charles lui a rendu un bel hommage"

Vous avez donc pu suivre la course?
Oui, avec quelques amis et des membres de ma famille. C’était une course assez extraordinaire. J’ai eu quand même une petite inquiétude à la fin avec Hamilton qui se rapprochait dangereusement. Mais c’est une belle victoire sur un circuit difficile. Malheureusement, cette victoire, il l’a dit lui-même, a été entachée par l’accident tragique d’Anthoine Hubert, dont nous saluons tous la mémoire. Je trouve que Charles lui a rendu un bel hommage.

Avez-vous eu des nouvelles de Charles?
Il m’a répondu dans la soirée. J’essaye toujours de lui envoyer un message pour les essais, la course, et la fin de la course. Je garde le contact avec lui.

Bien qu’extrêmement peiné par la perte de son ami, Charles a su rester fort en piste et digne sur le podium. Quelle force de caractère, non?
Oui, ça ne m’étonne pas de lui. Vous connaissez ses qualités, il a vraiment le sens des choses et l’humilité qui sied aux grands champions.

"C’était vraiment un très beau Grand Prix"

Connaissiez-vous Anthoine Hubert, qui avait notamment brillé cette saison à Monaco?
J’avais croisé Anthoine Hubert mais je n’ai jamais échangé avec lui. C’était un pilote prometteur qui commençait à faire des résultats intéressants et j’ai bien compris que Charles perdait encore un ami. C’est vrai qu’il a une capacité à surmonter tout ça avec une force assez extraordinaire pour un garçon de son âge. 

Il a bien choisi sa première également. Spa n’est pas n’importe quel circuit…
C’est un circuit difficile, contraignant pour un pilote et la mécanique. Un circuit très rapide avec des changements de terrain qui sont difficiles à négocier, des virages pas évidents car un peu à l’aveugle.
Et une course conclue avec le quintuple champion du monde à ses trousses! C’est ce qui rendu la course vraiment belle de bout en bout. Il y a eu beaucoup de dépassements et de prises de risques d’autres pilotes aussi. C’était vraiment un très beau Grand Prix.

Dès sa première saison chez Ferrari, Charles se montre à la hauteur de son illustre coéquipier, Sebastian Vettel, qui s’est lui-même mis au service de Charles pour lui permettre de gagner. Un tournant selon vous?
Je crois que c’est aussi le fait marquant de ce Grand Prix. Effectivement, l’équipe a bien soutenu Charles pour lui assurer la victoire. Ils connaissaient son potentiel mais ils ont bien compris sa valeur et le fait qu’il pouvait leur apporter beaucoup aussi dans cette deuxième partie de saison.

"Je ne pensais pas voir ça de mon vivant"

Essaierez-vous d’assister à une prochaine course? Dès la semaine prochaine à Monza?
J’aurais bien aimé... Je suis déjà allé à Monza et j’aimais bien aller là-bas mais, malheureusement, j’ai prévu de longue date d’assister à la dernière journée des championnats du monde de pentathlon moderne à Budapest. Mais j’essaierai d’assister aux dernières courses de la saison.

En espérant entendre à nouveau l’hymne monégasque…
Plusieurs personnes m’ont envoyé des messages en me disant qu’ils étaient émus de l’entendre et c’est vrai que c’était émouvant de voir ça sur un podium de Formule 1. Avant l’arrivée de Charles, je ne pensais pas voir ça de mon vivant. J’espère qu’il y aura beaucoup d’autres victoires. Il a été formidable, je suis ravi et fier.

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