C’est une course entre les courses qu’il découvre.
Ce week-end, Louis Prette fait un drôle de grand écart entre Le Castellet, où il négoce ce samedi soir le deuxième des cinq virages de l’Endurance Cup du GT World Challenge Europe, et Le Mans, où l’attend à l’autre bout de la nuit l’incontournable journée test de l’édition du centenaire des 24 Heures programmée la semaine prochaine (10-11 juin).
"Si tout se passe bien ici, on franchira la ligne d’arrivée des 1000Km du Paul Ricard à minuit. Et quoiqu’il advienne, demain (ce dimanche, ndlr), très tôt, comme tous les pilotes engagés de part et d’autre (une vingtaine), dont Thomas Neubauer, mon coéquipier là-haut, je décollerai de l’aéroport du Castellet. Cap au nord-ouest. La répétition générale sur le circuit du Mans commence à 10 heures. Donc la nuit s’annonce courte".
À 24 ans, le Monégasque vit sa passion à fond en parallèle d’une activité professionnelle bien remplie. Établi à Hong Kong où il conduit la destinée d’APM Monaco, la société familiale de bijoux fantaisie, le lauréat du Ferrari Challenge Europe 2019 conseillé par un certain Stéphane Ortelli, guide hors pair, continue à monter en puissance.
"La crise sanitaire a mis un coup de frein à ma progression", poursuit-il avant de partir à l’assaut des "1000 bornes" varoises au sein de la meute des 57 GT3lâchée ce samedi en début de soirée pour un sprint haletant de six heures. "Ces deux dernières années, je n’ai disputé que trois épreuves. Chaque déplacement était compliqué à cause de la longue période de quarantaine obligatoire (trois semaines) lors du retour. Il s’agit donc de ma première saison complète depuis 2019".
L’occasion d’enclencher la vitesse supérieure sur les circuits du championnat GT de référence tout en enchaînant un troisième double tour d’horloge au Mans en catégorie GTE Am (après 2019 et 2022).
Côté GT3, c’est à bord d’une McLaren 720S Evo qu’il évolue en Bronze Cup. "L’opportunité de prolonger l’expérience dans le baquet d’une Ferrari de l’écurie AF Corse ne s’est pas présentée comme je le souhaitais. Donc il a fallu chercher un débouché ailleurs. Dès le premier contact, le courant est bien passé avec le team britannique Garage 59. La McLaren, c’est une très belle auto qui me tentait. Même mode d’emploi que la Ferrari, ou presque. Donc je n’ai pas été déphasé en la prenant en main l’hiver dernier sur les pistes de l’Asian Le Mans Series".
Aux 3 Heures de Monza, la manche d’ouverture, les 22 et 23 avril, Louis Prette et ses coéquipiers portugais Henrique Chaves et Miguel Ramos se sont installés illico aux avant-postes de leur catégorie: pole position et 4e place sous le damier après avoir longtemps mené la danse et perdu une quarantaine de secondes durant l’ultime pit stop. "La perfo est au rendez-vous. Tant mieux! Maintenant, à nous de faire fructifier ce potentiel".
Pour les 24 Heures du Mans, en revanche, l’ambassadeur de la Principauté reste fidèle au cheval cabré puisqu’il partage le volant de la F488 GTE n°66 de l’écurie anglaise JMW Motorsport avec le Français Thomas Neubauer et l’Italien Giacomo Petrobelli.
"A l’aube de ma trajectoire (2016, en Formule Renault Asia), impossible d’imaginer que je disputerai un jour cette épreuve. En 2019 (l’année du baptême du feu en compagnie de son père, Philippe Prette, et de l’ami Vincent Abril, sur une Porsche 911 RSR), j’ai pris une claque! Tracé magnifique, atmosphère magique... Le Mans, c’est un frisson à part".
Les deux premières fois, il est allé au bout de l’aventure. Et maintenant? "Jamais deux sans trois, j’espère... Sur le papier, on a une belle carte à jouer. On peut se rapprocher du podium. Ou carrément monter dessus. Pourquoi pas?"
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