La 89e édition très spéciale du Rallye Monte-Carlo est prête à lâcher les chevaux

Si elle a évité le couperet de l’annulation, la manche d’ouverture monégasque du WRC rugira durant quatre jours sur un parcours rétréci. Sans public. Sans Turini. Et sans nuit, ou presque... Top départ ce jeudi (13h10) à Gap!

Article réservé aux abonnés
A Gap, Gil Léon Publié le 20/01/2021 à 21:10, mis à jour le 20/01/2021 à 21:12
Sébastien Ogier vise une huitième victoire en Principauté qui ferait de lui le seul et unique recordman devant Sébastien Loeb. Photo Jo Lillini

C’est une carte sans contact d’un autre genre. Une carte bancaire? Non, routière! C’est la carte de cette 89e édition très spéciale de la doyenne des manches du championnat du monde des rallyes qui célèbre en 2021 son 110e anniversaire.

Inutile de la déplier afin de planifier votre déplacement dans le feu de l’action, d’aujourd’hui à samedi autour de Gap, ou dimanche sur les hauteurs de Puget-Théniers et Entrevaux.

Pour la première fois de sa longue histoire, Monte-Carlo rime avec huis clos. Un moindre mal en cette époque "covidée" où le sport, comme la culture, le commerce, le tourisme, entre autres, doit courber l’échine.

Le Rallye de Suède, 2e étape du WRC initialement prévue le mois prochain, a d’ores et déjà baissé pavillon.

Même motif, même punition pour le premier ePrix de la saison 7 de Formule E qui devait électriser le circuit urbain de Santiago du Chili le week-end dernier. Pour l’Enduropale du Touquet, également contraint de ronger son frein en fin de semaine.

Le Rallye Monte-Carlo, lui, a évité le fatidique couperet.2021 aurait pu succéder à 1974, la dernière éclipse en date provoquée par le choc pétrolier.

Mais l’Automobile Club de Monaco, après avoir dû tirer un trait sur le Grand Prix de Formule 1 2020 la mort dans l’âme, s’est battu comme un lion contre les vents et courants contraires.

Phares éteints entre 18h et 6h

Des citernes de salive et d’encre consommées, des changements incessants, des plans B, C, D, E, F éparpillés
façon puzzle, encore des adaptations, encore des modifications, jusqu’à ce que le feu vert ferme et définitif
s’allume enfin juste avant le panneau « trop tard ». À six jours du départ.

Alors, bien sûr, il ne s’agit pas d’un "Monté" classique, normal, loin s’en faut. Un simple regard sur cette
fameuse carte suffit. L’évidence saute aux yeux: seulement 14 épreuves spéciales, moins de 260 bornes
chronométrées (257,74 km). Record battu!

Le mythique col de Turini, finalement pas si incontournable que cela, avait très tôt disparu du roadbook.
Conséquence du passage dévastateur de la tempête Alex dans les vallées du haut pays niçois.

Près de Gap, deux épreuves spéciales sont à leur tour passées à la trappe afin de rentrer dans les clous du timing riquiqui imposé par le régime de couvre-feu.

Malgré l’extinction des phares de rigueur entre 18h et 6h, la nuit ne disparaît pas totalement du décor. La voilà qui déménage du soir au matin.

Vendredi et samedi, les équipages la braveront au saut du lit. Frissons garantis.

D’autant que le ciel a prévu de mettre son grain de sel en saupoudrant de neige les reliefs haut-alpins, isérois et drômois, paraît-il.

Ogier, l’autre reconquête

N’en déplaise à ce foutu virus, il y aura une course. Une vraie.Dure. Périlleuse, Impitoyable. Top départ aujourd’hui à 13h10, avec un tour de chauffe jalonné de deux ES (41,36 km) au nord de Gap, dans le Dévoluy et le Valgaudemar, qui pourrait accoucher d’entrée de quelques coups d’éclat, de théâtre, voire d’arrêt.

Une fois de plus, puisqu’il a décidé de prolonger d’un an sa carrière taille XXL, le grandissime favori s’appelle
Sébastien Ogier.

Trônant de nouveau sur le toit du monde, le champion puissance 7, désormais, se lance dans une autre reconquête avec le numéro 1 placardé sur les portières de sa Toyota Yaris.

Réussira-t-il ce grand huit inédit au palmarès manqué de justesse en 2020 ? Thierry Neuville, le rival belge qui a brisé l’hégémonie de l’enfant sacré des Hautes-Alpes en Principauté, rêve d’un bis repetita.

Dans le camp Hyundai, attention aussi à Ott Tänak, le coéquipier estonien du tenant de la timbale, qui a une revanche à prendre. Un douloureux souvenir à effacer, cette effroyable cabriole dont lui et son copilote étaient sortis miraculeusement indemnes il y a douze mois.

Et puis, côté Toy’, nul doute qu’Elfyn Evans le guerrier gallois et Kalle Rovanperä le jeune loup finlandais, voisins de garage impatients de prendre la succession du maître, mettront la pression aux avant-postes.

Même à huis clos, cette rentrée des glaces, sûr et certain, elle va faire du bruit.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.