Jean Todt : De l’essence neutre en F1 en 2023-2024
A l’occasion d’une conférence du Monaco Press Club, le patron de la FIA n’a éludé aucun sujet : son parcours, les enjeux environnementaux du milieu auto, la sécurité routière, Charles Leclerc...
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Thibaut Parat
Publié le 27/01/2020 à 10:37, mis à jour le 27/01/2020 à 10:37
Cyril Dodergny
C’est une figure, un monstre du milieu automobile. A la tête de la sacro-sainte Fédération internationale de l’automobile (FIA), Jean Todt était de passage en Principauté à l’occasion du mythique rallye Monte-Carlo, 88e du nom. Ancien copilote de rallye, fondateur de l’écurie Peugeot Sport, boss de l’écurie Ferrari en F1 puis grand manitou du sport automobile, ce décisionnaire aux 73 printemps n’a éludé aucun sujet au micro de Yann-Antony Noghès, administrateur du Monaco Press Club et membre du comité d’organisation de l’Automobile Club de Monaco.
Extraits choisis.
Le crash d’Ott Tänak
au rallye Monte-Carlo
Une violente sortie de route à plus de 180 km/h, après neuf kilomètres avalés sur l’ES 4. Une Hyundai i20 très chiffonnée. Et, pourtant, un Ott Tänak et Martin Järveoja indemnes. Jean Todt a commenté le spectaculaire crash du duo estonien : « Il y a un peu de bonne chance ! Malgré toute notre volonté pour la sécurité, il y a des limites. Là, c’est exceptionnel. Je pense à l’accident de Robert Kubica qui a eu des conséquences dramatiques, malgré une vitesse bien inférieure. Il ne faut pas croire que rien ne peut arriver. Je remercie les organisateurs du rallye Monte-Carlo pour leur prévention. Imaginez le carnage s’il y avait eu des spectateurs en bord de route. Ça pouvait aussi remettre en cause la possibilité d’organiser des rallyes sur les routes européennes. On sait qu’il y a une épée de Damoclès. »
Le challenge environnemental
Ce mercredi à Davos, la FIA et Liberty Media annonçaient leur adhésion à la convention cadre de l’ONU sur les changements climatiques. Alors simple signature sur un bout de papier ou réel engagement ? « Je ne signe pas juste un morceau de papier, il y a des actions derrière, assure Jean Todt, rappelant la création récente de la Formule E. C’est le bébé de la FIA. Il y a douze constructeurs engagés. C’est pour inciter les gens à acheter des voitures électriques en ville. Depuis six ans, aussi, il y a les moteurs hybrides en Formule 1. Beaucoup de gens se plaignaient que ça ferait moins de bruit. Aujourd’hui, on nous critiquerait si on ne l’avait pas fait. La F1 aurait même pu être menacée. »
Néanmoins, Jean Todt « doute » qu’un jour la Formule E supplante pour de bon la Formule 1. Tout comme il n’imagine pas que le rallye WRC devienne électrique. « La réglementation de 2022 a été officialisée. Cette année-là, il y aura des voitures hybrides qui participeront au championnat du monde des rallyes », explique-t-il. Par ailleurs, Jean Todt a expliqué « la mise en place d’une commission environnementale présidée par Felipe Calderón, ancien président du Mexique, qui a en charge de travailler avec les différents promoteurs des championnats » pour aborder la problématique environnementale. « Les équipes travaillent d’arrache-pied pour présenter des mesures partagées par tous. »
F1 : vers une neutralité carbone
en 2030 ?
« J’espère qu’on sera plus ambitieux, que ça ira plus vite. L’idée serait d’avoir, à partir de 2023-2024, de l’essence neutre en F1 et dans les autres disciplines. Ce qui serait une révolution. Les méfaits de carbonisation de la F1 restent, globalement, marginaux. Le rôle de la compétition automobile, en dehors d’être un grand spectacle, est d’être une vitrine et un laboratoire. C’est de montrer qu’on est responsable. »
La fierté d’appartenance
« Le sport automobile, c’est aussi montrer l’excellence. Il y a également une fierté d’appartenance. Chez un constructeur, c’est important de se retrouver le lundi matin après une compétition et de se dire que c’est son équipe qui a réussi à faire quelque chose. On est beaucoup plus motivé. C’est comme prendre de la vitamine. La compétition automobile a un effet indirect sur les dizaines de milliers de collaborateurs qui travaillent pour les entreprises. »
Sur le port de la ceinture
de sécurité en Principauté
« C’est quelque chose dont j’ai parlé au prince Albert II. À Monaco, quelle que soit la vitesse, tout le monde devrait mettre sa ceinture de sécurité. J’espère que cela changera. »
Michaël Alési/Dir Com.
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