"Je ne crois pas à la malchance" Charles Leclerc met le contact avant le 79e Grand Prix de Monaco

En F1 depuis 2018 comme en F2 un an plus tôt, il n’a jamais franchi la ligne d’arrivée chez lui, à Monaco. Charles Leclerc, le maillon fort de la Scuderia Ferrari dans la course au titre 2022, mettra-t-il un terme à cette série ce dimanche ? Questions pour un pilote qui veut devenir champion.

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Gil Léon Publié le 25/05/2022 à 16:50, mis à jour le 26/05/2022 à 16:03
Charles Leclerc: "Cinq, huit, dix victoires... peu importe si je suis champion à la fin." Photo Scuderia Ferrari

Quand le jour et l’heure de cette visioconférence furent fixés, la semaine dernière, il tenait encore fermement les rênes du championnat. C’était avant le Grand Prix d’Espagne où la chevauchée fantastique en tête de meute de la Ferrari F1-75 numéro 16 tourna court.

Turbo à bout de souffle, Charles Leclerc a dû "mettre la flèche" et laisser filer la concurrence dans l’arène de Montmelo. Un premier abandon en 2022 qui coûte cher puisque le pilier monégasque de la Scuderia occupe désormais le 2e rang de la hiérarchie provisoire à six longueurs de l’ogre Max Verstappen (Red Bull) revenu comme un boulet de canon en enchaînant trois victoires à Imola, Miami et Barcelone. Sans temps mort, voici maintenant le virage 7 qui se profile droit devant.

Pas n’importe lequel: Monaco. Maudit dans son jardin depuis 2017, en F2 puis en F1, le petit prince Charles atteindra-t-il enfin le drapeau à damier? Entretien avec un prétendant au titre suprême qui se verrait bien enrayer la spirale infernale...

Charles, depuis l’ouverture des hostilités, vous étiez le chassé. Là, vous débarquez à Monaco dans la peau du chasseur. Ça change quoi?

Rien du tout! Bon, je ne vous cache pas que j’aurais préféré arriver à domicile en position de leader du championnat. Premier ou deuxième, aujourd’hui, c’est un détail. Il reste une quinzaine de courses.

Longue route... On a connu un coup d’arrêt à Barcelone à cause de ce problème technique. Mais en même temps, nous avons trouvé quelques solutions intéressantes. Je pense notamment à la dégradation des pneus arrière en course, notre talon d’Achille lors des manches précédentes. En Espagne, le rythme s’est bien amélioré. De quoi entamer la suite avec plus de confiance. Cela dit, j’aborde cette échéance un peu spéciale comme les autres, à 110%. Même approche, même état d’esprit, même volonté de faire du bon job.

Les premières évolutions importantes greffées en Espagne ont-elles toutes donné satisfaction?

Oui, toutes les nouvelles pièces ont fonctionné comme on l’espérait. Tant mieux car ce n’est pas toujours le cas. Parfois, il y a des différences entre ce que l’on mesure sur les ordinateurs et ce que l’on ressent en piste. Clairement, nous avons franchi un cap en performance pure. Concernant l’usure des gommes, je dirais qu’il y a un grand bond en avant. Mais pas que le problème est complètement résolu. On sera fixé un peu plus tard.

Comment jugez-vous votre début de saison?

De mon côté, globalement, ça s’est super bien passé. Il y a eu une erreur à Imola (6e après un tête-à-queue en fin de parcours, ndlr). À part ça, on a plutôt bien tiré notre épingle du jeu alors que les Red Bull étaient un brin plus rapides en course jusqu’à Barcelone. Je suis vraiment très content de la manière dont on travaille avec le team.

Pensez-vous d’ores et déjà que la course au titre aura la forme d’un duel entre Verstappen et vous jusqu’au bout?

Pour moi, ce sera sans doute un match Red Bull-Ferrari. Mercedes progresse. Ils se sont rapprochés à Barcelone. Mais Red Bull et Ferrari ont pris pas mal d’avance d’entrée.

Que faut-il faire en priorité pour que le ticket Red Bull-Verstappen ne s’échappe pas?

Continuer à bosser. Parce que chez Red Bull, ils sont très forts pour développer la voiture. Les améliorations étrennées le week-end dernier marchaient bien. Maintenant, à nous d’en amener d’autres aussi efficaces.

Êtes-vous surpris d’avoir largué de la sorte votre coéquipier?

Carlos (Sainz) est un très bon pilote. Il l’a prouvé la saison dernière. Il était très rapide, très constant, solide. Au volant de cette nouvelle monoplace, il rencontre quelques difficultés. Mais gageons qu’il va vite se sentir à l’aise, qu’il nous rejoindra très bientôt pour jouer la gagne afin que l’on puisse offrir des doublés à Ferrari.

La scoumoune qui vous colle à la peau à Monaco depuis 2017, vous y songez un peu, beaucoup, ou pas du tout à l’abord de ce nouveau virage à domicile?

J’y pense quand on me pose une question sur le sujet! Sinon, jamais. Je ne crois pas à la malchance. Je suis pour l’équilibre dans la vie. Après toutes ces années qui ne m’ont pas souri, la roue va tourner. Espérons que ce sera ce week-end parce qu’il s’agit d’une saison importante où chaque point compte. En tout cas il y aura des lendemains bien meilleurs ici. Plusieurs bons résultats. J’en suis convaincu.

En fin de contrat cette année, le Grand Prix de Monaco ferait partie des épreuves menacées. Vous l’imaginez sortir du calendrier?

Je l’ai déjà dit. Je le répète. Monaco, c’est le patrimoine de la F1. Une course historique, mythique. Pour moi, sa disparition est juste inenvisageable. Impossible.

Ce week-end, il n’y aura pas de tribune Charles Leclerc pour réunir vos fans en bord de piste. Vous le regrettez?

C’est dommage. L’hiver dernier fut assez chargé. Le début de saison aussi. On n’a pas trop eu le temps de s’en occuper. J’espère qu’elle reviendra l’année prochaine. Je ferai en sorte qu’elle revienne!

Avant le premier GP, vous avez déclaré sur le plateau de Canal + vouloir décrocher cinq victoires en 2022. Avec deux succès déjà en poche, revoyez-vous cette ambition à la hausse?

Si on garde tout le temps un tel niveau, une telle compétitivité, il y a moyen de faire plus. Cinq victoires, c’était un bel objectif à ce moment-là, quand on ne possédait aucun élément de comparaison. On verra. Cinq, huit, dix, peu importe si je suis champion à la fin.

Justement, s’il fallait choisir: vous préférez gagner le Grand Prix de Monaco ce dimanche ou coiffer la couronne mondiale dans six mois?

J’adore Monaco, mais s’il faut impérativement opter pour l’un ou l’autre, je prends le titre. Aujourd’hui, laissez-moi quand même tenter ma chance d’obtenir les deux...

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