Dans les paddocks, tout l'esprit de l'Historique

Loin de l'univers aseptisé et fermé du Grand Prix de F1, celui du GPH met en lumière une accessibilité et une simplicité tout autre. Où la passion des vieilles voitures prime sur le reste…

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Thibaut Parat Publié le 14/05/2018 à 05:13, mis à jour le 14/05/2018 à 05:13
Jean-François Ottonello et T.P.

On connaît le microcosme de la Formule 1. Où il fait bon se pavaner dans les stands et sur les yachts. Où les pilotes, excepté pour la séance de dédicaces, sont cloîtrés dans une bulle, quatre jours durant. Au Grand Prix historique, le décor est le même, à quelques affiches publicitaires près, mais la passion et la nostalgie prennent définitivement le dessus sur l'ostentation.

« En F1, les pilotes sont starisés et au centre de toutes les attentions. Là, ce sont les vieilles voitures qui cristallisent les regards. On peut discuter très facilement avec ceux qui les chouchoutent », résume justement Beat Mühry, un touriste suisse dans les paddocks.

Tutoyer les voitures de très près

Pour pénétrer dans cette zone, sur le quai Antoine-Ier, nul besoin de badge et autre accréditation. L'accès est libre. Sans distinctions. Il suffit de présenter un ticket d'entrée.

Les spectateurs y flânent volontiers pour tutoyer de très près ces rutilants joyaux d'antan. Pour observer un curieux manège, aussi.

Ici, un mécanicien polit la carrosserie de sa Maserati de 1955. « Elle n'a pas de rayures mais il faut la rendre belle avant la course », sourit-il.

Là-bas, on trimballe au pas de course des pneus pluie en prévision d'une météo capricieuse.

Le bitume est constellé de tâches d'huile. Sous les chapiteaux blancs, certaines voitures sont mises à nu. Choyées, réparées, inspectées pour les besoins du pilote en lice.

« Rendez-vous compte : tout à l'heure, j'ai pu grimper dans une voiture de 1952. C'était unique ! Jamais, je ne pourrais monter dans la voiture de Lewis Hamilton », se marre Alfonso Basetti, passionné venu tout droit de San Remo.

« Je cours pour le fun »

Voilà toute la magie de ce Grand Prix historique, onzième du nom. Briser la confidentialité d'un milieu réputé élitiste. À l'instar de cette team complète sablant le champagne sur une Lotus 21 de 1962, pourtant orpheline de victoire.

Si les pilotes de ce week-end n'ont pas la carrure d'un Vettel, d'un Alonso ou d'un Räikkönen, certains n'en sont pas moins sollicités. Comme un certain Björn Wirdheim, au volant de sa March 711 de 1971 jadis pilotée par Ronnie Peterson. Le Suédois multiplie les autographes. « Ici, l'atmosphère est relax. Même si je vise la victoire, je cours aussi pour le fun. Et ça n'aura aucun impact sur ma carrière. Je comprends que les pilotes de F1 n'interagissent pas avec le public car ils veulent bien préparer leur course. Il y a beaucoup plus de pression, de performance et d'enjeux », analyse-t-il, peu avant le départ de la série E.

Au Grand Prix historique, les anciens ont, semble-t-il, toujours la cote. On avait quitté Eddie Irvine et Mika Häkkinen samedi, toujours aussi fringants, multipliant les selfies dans les stands avant une parade aux airs de course. On a retrouvé hier Thierry Boutsen, en tenue, tchatchant avec des anonymes dans les paddocks. « Ce Grand Prix historique me rappelle la F1 de mon époque, il y a trente ans. Du monde dans les box, un feeling général. On discutait avec le premier venu, c'était beaucoup plus libre et forcément moins médiatisé. L'ambiance, ce week-end, était bluffante. »

La nostalgie, toujours. L'apanage de ces belles d'époque.

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