Comment extraire un pilote sans être électrocuté ?
Hier dans les stands, les sapeurs-pompiers de Monaco ont réalisé un exercice d’extraction avec Sam Bird, le pilote britannique de Virgin Racing. En Formule E, l’intervention diffère de la Formule 1
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Thibaut Parat
Publié le 11/05/2019 à 10:11, mis à jour le 11/05/2019 à 10:11
Le pilote de Virgin Racing, Sam Bird, s’est prêté à l’exercice de l’extraction avec les sapeurs-pompiers de Monaco. Thibaut Parat
Dans le microcosme automobile, Monaco fait clairement figure d’exception. Si aujourd’hui, sur le tourniquet urbain, il fallait extraire d’urgence un pilote de sa monoplace accidentée, ce serait les sapeurs-pompiers de la Principauté qui interviendraient en premier sur l’asphalte. « Pour les autres courses de Formule E, on a des équipes d’extracteurs spécialisées et formées sur les véhicules électriques et dangereux », confirme le Dr Bruno Franceschini, délégué médical de la Fédération internationale de l’automobile (FIA).
Sur le tracé urbain local, c’est une règle qui prévaut depuis des décennies et personne n’oserait la remettre en question tant l’excellence du corps monégasque est reconnue. Alors, hier, à la veille de la bataille du rail tant attendue, les soldats du feu ont répété un processus finement ficelé. Et dans le rôle du figurant, c’est Sam Bird, le pilote de Virgin Racing, qui s’y colle. Avec le sourire.
« C’est mortel à coup sûr »
Et, forcément, l’exercice s’avère différent qu’en Formule 1. La raison principale ? Le risque d’électrocution. « Avec 800 volts et 425 ampères, c’est mortel à coup sûr », assure le sergent-chef Franck Lanteri, responsable des équipes d’extraction chez les soldats du feu monégasques. D’autant que le scénario du jour s’opère avec le voyant rouge allumé à l’avant du bolide. « Vert, cela veut dire qu’on peut intervenir sans risque. Rouge, c’est qu’il y a un défaut d’isolation. En première intention, on peut actionner le coupe-circuit. Mais le défaut peut ne pas disparaître », poursuit-il.
Il faut alors prendre de fines précautions. A commencer par l’équipement de sécurité : gants rouges et bottes jaunes isolants. Puis, dans la foulée, les sapeurs-pompiers recouvrent la monoplace d’une grande bâche noire. « C’est une bâche anti-feu capable de résister à 900 °C, au gaz, qui adsorbe les molécules chimiques dégagées et qui a une capacité d’isolation », détaille le lieutenant-colonel Norbert Fassiaux, chef du corps des sapeurs-pompiers. Jusqu’à 20 000 volts, pour être précis.
Maintenir la tête à tout prix
Débute alors la délicate extraction du pilote. Avec un fil rouge tenu à la lettre : le ménager le plus possible. « Il faut maintenir la tête et lui mettre un collier cervical pour maintenir l’axe tête-cou-tronc dans le meilleur équilibre possible. Évidemment, si le pilote présente un problème cardiaque ou respiratoire, on bascule sur un dégagement d’urgence », poursuit le patron des pompiers. Avant de le dégager avec son siège, lui aussi extractible, les soldats du feu lui ôtent son casque et enlèvent notamment sa ceinture de sécurité et le volant. Bien gêné, il faut le dire, par le halo. Lequel revêt une importance vitale lors d’un accident terrible mais s’avère particulièrement contraignant lors de l’extraction. Pas de quoi freiner la mécanique d’intervention, achevée en une poignée de minutes.
Une grande bâche est dressée sur la voiture pour éviter l’électrocution.
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