A quatre jours du départ, le patron du Rallye Monte-Carlo raconte sa "course de longue haleine"

Christian Tornatore, le maître d’œuvre de la course d’ouverture monégasque du WRC, évoque la complexité de la préparation et détaille les caractéristiques d’une édition 2021 très spéciale.

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Gil Léon Publié le 17/01/2021 à 21:24, mis à jour le 17/01/2021 à 21:30
Christian Tornatore, commissaire général de l'Automobile Club de Monaco et directeur de l'épreuve. Photo Jo Lillini

Christian Tornatore, peut-on dire que le plus dur est fait ?
Pour la préparation, oui. Au bout d’une course de longue haleine durant laquelle nous avons modifié six fois le parcours et les horaires en l’espace de cinq mois, cette 89e édition peut vraiment démarrer puisque nous avons toutes les autorisations administratives. À Gap, où je suis arrivé hier (ce samedi), l’installation du parc d’assistance a débuté. Nous sommes dans la dernière ligne droite.

Vendredi, dans le communiqué validant le feu vert définitif des autorités françaises, la préfète des Hautes-Alpes a souligné "l’excellent travail mené avec l’Automobile Club de Monaco" en insistant sur le "professionnalisme de cet organisateur"...
Tant mieux. C’est vrai qu’on s’applique toujours à donner un maximum d’explications afin que les décideurs ne soient pas surpris. Pour qu’ils comprennent à la fois nos besoins et nos difficultés.

Comment se sont déroulées ces longues négociations ?
Au début, disons que le dialogue a été difficile à mettre en route parce que trois de nos interlocuteurs majeurs venaient de prendre leur fonction et découvraient donc le Rallye Monte-Carlo : la préfète des Hautes-Alpes ainsi que les deux personnes commandant le groupement de gendarmerie départemental et la compagnie de gendarmerie de Gap. Il fallait que les uns et les autres comprennent notre démarche. On voulait que l’épreuve ait lieu et qu’elle se déroule dans le respect du régime de couvre-feu et du protocole sanitaire en vigueur. Finalement, les acteurs locaux et régionaux ont fait le maximum. Cette issue positive résulte d’une volonté globale.

Y a-t-il des mesures particulières pour les nombreux sujets britanniques présents en tant que concurrents ou dans le staff du promoteur du WRC ?
Tous, ou presque, sont arrivés au plus tard ce week-end afin d’éviter les 7 jours d’isolement obligatoires à partir de ce lundi. Je sais que la FIA est intervenue auprès du ministère de l’Intérieur qui a transmis le dossier au ministère en charge des Sports. Tout s’est passé normalement, avec un maximum de précautions. Reste un problème à régler : selon la note d’information que nous venons de recevoir, il faudrait que l’on soit en mesure de tous les tester en fin de semaine pour qu’ils puissent rentrer chez eux. Cela est du ressort de l’organisateur, donc on est en train de se triturer les méninges pour savoir comment produire environ 1000 tests antigéniques sur le site du rallye. Encore une difficulté supplémentaire à subir.

"Une épreuve sans public plutôt qu’à huis clos"

Le protocole sanitaire est-il le même que celui appliqué en F1 ?
Oui, à partir de mardi, il y aura deux bulles sanitaires. D’un côté, le parc d’assistance où seuls sont admis les concurrents et les organisateurs. De l’autre, l’espace médias comprenant une salle de presse délocalisée et une zone d’interviews spécialement aménagée pour respecter la distanciation physique, à l’entrée du parc. La différence par rapport à la F1, c’est que le rallye ne se déroule pas dans l’enceinte d’un circuit facile à boucler. Donc, moi, je pense qu’il vaut mieux parler d’une épreuve sans public plutôt que d’utiliser le terme "huis clos".

Justement, quel est le dispositif prévu aux abords des 14 spéciales interdites aux spectateurs ?
Tous les accès intermédiaires seront barrés par les forces de l’ordre à plusieurs kilomètres du champ d’action, et ce dès la veille en soirée. Pareil pour les routes menant aux départs et arrivées. Seuls les riverains munis d’un badge pourront circuler jusqu’à 2 heures avant le passage des concurrents. L’arrêté interpréfectoral mentionne que de 100 à 150 gendarmes et autant de commissaires de course seront positionnés chaque jour sur l’ensemble du parcours.

L’an dernier, des opposants au rallye avaient manifesté leur mécontentement en perturbant un itinéraire de liaison dans Gap. Craignez-vous un nouveau mouvement de ce genre ?
Que des gens soient anti-sport, ou anti-automobile, je peux le comprendre. La France est un pays de liberté. Chacun est libre de ses opinions. Que dire de plus ? Aujourd’hui, j’ai vraiment le sentiment que toutes les régions traversées ont plus envie d’avoir le Rallye Monte-Carlo que de ne pas l’avoir.

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Monaco-Matin

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