5 moments forts du Grand Prix de Monaco couverts par Nice-Matin
Chaque année, le Grand Prix de Monaco étoffe un peu plus sa légende à coups d’anecdotes, de duels d’anthologie, de déclarations débridées. Des histoires à jamais gravées sur papier.
Yann DouyerePublié le 26/05/2022 à 14:32, mis à jour le 26/05/2022 à 14:33
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Elles sont les gardiennes de l’Histoire du Grand Prix de Monaco raconté, décrypté et photographié par le quotidien Nice-Matin: les archives. Avec la complicité de la Médiathèque de Monaco, nous avons eu accès à ces précieuses reliures d’un autre temps jusqu’à celles plus contemporaines. Elles sont également les témoins privilégiés des transformations et évolutions perpétuelles de la Formule 1, des monoplaces aux pilotes, de la mécanique à la sécurité.
Garantes aussi de l’impact qu’a eu le circuit de Monaco sur ce sport avec les premiers faits d’armes de certains débutants devenus légendes; de polémiques passées dans la postérité, encore matière à débats des décennies plus tard; de coups de gueule tonitruants dont l’écho résonne encore et dont les propos ont pu bousculer les règles établies.
Ces archives permettent enfin de se souvenir. Garder en mémoire ceux qui ont perdu la vie sur ce parcours exigeant. Ceux qui ont permis, bien avant Netflix, de promouvoir le sport automobile.
Voici une liste, très loin d’être aussi exhaustive que ce que le Grand Prix a pu connaître, de grands moments relayés dans le quotidien azuréen.
En 1955, la Formule 1 passe la seconde sur la "course de la cité"
Une information dense, maquettée dans le style caractéristique des journaux de presse écrite d’époque: abondant et touffu. Dans ces années-là, Nice-Matin ne consacrait qu’une seule page aux actualités monégasques. Et la couverture du Grand Prix de Monaco, alors également nommé "Grand Prix d’Europe automobile", pâtissait aussi d’un espace restreint.
Et pourtant, en ce week-end de mai 1955, la Formule 1 s’engageait dans une tout autre dimension.
Trintignant et Farina chez Ferrari; Musso et Behra au volant de leurs Maserati; Ascari et Castellotti dans l’écurie Lancia, et surtout le champion du monde en titre Fangio dans le baquet de sa Mercedes, tous allaient pulvériser le record au tour – datant de 1937 et détenu par l’Allemand Rudolf Caracciola – de plus de 5 secondes.
Au total, 14 pilotes battront ce temps référence au terme des trois séances officielles d’essais libres.
Une performance de vitesse hallucinante pour des monoplaces qui "filaient" entre 95 et 112 km/h. Et tout ça sur un circuit long de 100 tours, soit un peu plus de 314 km (parcourus en 3h!)
Les pages "Sports" de l’édition du 22 mai 1955.Photo archives Nice-Matin.
Accident mortel de Bandini en 67
La première victoire de Denny Hulme est presque anecdotique. Car au 82e des 100 tours, la mort a frappé ce 7 mai 1967.
Benoît Pezzuto, journaliste sportif à Nice-Matin, a vécu ce moment en direct. "Alors qu’il entamait la poursuite contre Hulme, Lorenzo Bandini est désaxé dans la chicane. Il heurte les bottes de paille. Sa voiture se renverse et prend en feu immédiatement. L’incendie se communique aux bottes de paille et c’est au milieu d’un véritable brasier que les concurrents restant en course passent au ralenti. Bandini est hélas demeuré prisonnier sous sa voiture retournée."
Ce fut la première fois qu’un accident était retransmis en direct à la télévision.
Grièvement blessé, le pilote Ferrari et grand espoir italien était alors transporté à la polyclinique Princesse-Grace. Il décédera trois jours plus tard, à seulement 31 ans.
Bandini au 82e tour du Grand Prix de 1967.Photo archives Nice-Matin.
1984. Un GP polémique à plus d’un titre
La Fédération internationale du sport automobile (FISA) de Jean-Marie Balestre, en guerre contre l’Automobile Club de Monaco de Michel Boeri concernant des droits TV.
Les journalistes de la presse écrite qui se plaignent d’être "gênés" dans leur travail par la FISA.
Des trombes d’eau qui poussent le directeur de course Jacky Ickx à stopper l’épreuve après 31 tours.
Ayrton Senna – 2e alors qu’il revenait fort sur l’homme de tête – qui déclare que cette victoire lui a été volée au profit d’Alain Prost. Un déluge de polémiques s’est abattu sur cette... 42e édition.
Deux camps s’affronteront alors: ceux qui prôneront une décision logique et raisonnée d’Ickx. Et ceux qui crieront au scandale, comme la fédération brésilienne, remettant en cause l’intégrité de Jacky Ickx – et ses liens avec Porsche, motoriste de l’écurie de Prost – qui se défendra: "Mieux valait arrêter la course un tour trop tôt qu’un tour trop tard".
Photo archives Nice-Matin.
Les coulisses des Grands Prix en photos (ici, en 1990)
Une des spécialités de votre quotidien sur la Côte d’Azur. Photographier chaque année tous les à-côtés du Grand Prix.
Capter les émotions depuis les tribunes, immortaliser les "people" en bord de piste ou sur les yachts, et dénicher des clichés insolites.
Le tout légendé avec humour et légèreté.
Photo archives Nice-Matin.
1994. La colère du président
"Aujourd’hui, sous prétexte de spectacle, on multiplie les arrêts avec des ravitaillements en essence. Pourquoi pas demain en obligeant les pilotes à changer de casque ou de chaussettes."
Les propos de Michel Boeri, président de l’Automobile Club de Monaco, repris dans l’édition du 14 mai 1994 de Nice-Matin. Furieux après l’annonce du président de la FIA, Max Mosley, qui faisait part de sa volonté de maintenir les ravitaillements dans les stands –finalement supprimés en 2010.
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