Téo Andant fêté en héros par l'AS Monaco athlétisme pour sa médaille d'argent aux championnats du monde

En présence du prince Albert II, les membres de l’AS Monaco athlétisme ont célébré la récente médaille d’argent du coureur de 400m aux championnats du monde. Un exemple pour le club.

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Thibaut Parat Publié le 07/09/2023 à 10:05, mis à jour le 07/09/2023 à 10:05
L'athlète Téo Andant ovationné par sa famille sportive, l'AS Monaco. Photo Jean-François Ottonello

Une haie d’honneur l’attend sur la piste d’athlétisme du stade Louis-II.

Au moment de pénétrer dans l’enceinte sportive, sur la voix mythique de Patrick Montel commentant frénétiquement sa récente médaille d’argent glanée en relais 4x400m aux championnats du monde d’athlétisme, Téo Andant peine à y croire.

Cent membres de la section athlétisme de l’AS Monaco, où il est licencié depuis 2012, l’ovationnent, le félicitent d’avoir sauvé l’honneur du camp français à Budapest.

Le prince Albert II a participé aux festivités. Photo Jean-François Ottonello.

Le prince Albert II y va de son éloge et remet un trophée au Mentonnais de 24 ans, fierté et vitrine d’un club, d’une discipline, d’un pays.

"Jamais dans l’athlétisme et le sport à Monaco, nous n’avons eu un vice-champion du monde, qui plus est dans l’une des disciplines les plus relevées du sport olympique", note d’ailleurs Rodolphe Berlin, président de la section, avant de retracer la fulgurante ascension d’un athlète en provenance du foot.

"J’ai l’impression d’être aux Oscars", sourit le principal intéressé, très ému du soutien et gonflé à bloc pour les Jeux Olympiques de Paris.

Forcément, l’occasion était trop belle pour revivre la performance du quatuor français et le finish transcendant de Téo Andant, assez solide mentalement pour résister à l’assaut du Jamaïcain et champion du monde Antonio Watson.

Des vivats chaleureux ont résonné dans l'enceinte du Louis-II. Photo Jean-François Ottonello.

"Il a été stratosphérique. On a stressé mais on a aussi eu des frissons, rigolent Adriel, Nathan et Raffaela. Il est inspirant et nous a représentés mondialement."

Damien Lagoutte, coureur longue distance, embraye: "On l’a côtoyé aux Jeux des petits États d’Europe et on a pu voir sa rigueur, sa vie monacale. Il n’est pas arrivé là par hasard, il y a du travail derrière. C’est un exemple pour les jeunes."

En retrait, laissant profiter Téo Andant de cet hommage princier, trois personnes de son entourage savent mieux que quiconque les sacrifices endurés par le coureur de 400 m pour rafler l’argent.

Claudine et Hervé, ses parents, et son ancien entraîneur Jacques Candusso. "Il n’a jamais raté une séance à part quand il était malade. Il a cru en son rêve et l’a réalisé", martèle ce dernier.

Un autre rêve le titille désormais: remporter l’or olympique.

L'athlète Téo Andant présente sa médaille d'argent remportée aux championnats du monde en Hongrie et le trophée remis par le prince Albert II Photo Jean-François Ottonello.

Dix jours après votre médaille d’argent, vous avez encore les frissons?

Ce qui est bizarre, c’est que je n’ai pas trop de souvenirs de la course. J’ai quelques bouts dans ma tête. Je me rappelle surtout de l’après: quand on se congratule, qu’on va voir le public et qu’on nous remet la médaille. Je n’oublierai jamais les émotions que j’ai ressenties.

À cela vient s’ajouter la réception en présence du Prince…

Je savais qu’il y avait une réception mais pas avec autant de monde et avec le souverain [rires]. Je ne m’attendais pas du tout à ça. Je suis très ému et cela me donne encore plus la pêche pour l’année prochaine.

Ressentez-vous le changement de stature avec cette médaille? La seule pour la France aux championnats du monde…

Je ressens clairement la différence avec la médaille de bronze aux championnats d’Europe à Munich. A un an des Jeux Olympiques à Paris, on va nous prendre davantage au sérieux comme potentielle chance de médaille. Quand je vois le petit bout de Une de L’Équipe, la Une de Monaco-Matin, ça fait plaisir. Mes efforts sont reconnus. Je vise encore plus haut l’année prochaine. Mon objectif est d’être champion olympique avec le relais 4x400m - on en est capable -, mais aussi de me qualifier pour les Jeux Olympiques en individuel sur 400m et faire une finale. Pour cela, il faut que j’atteigne les minima à 45’[son record est à 45’18, N.D.L.R.]. Si je continue comme ça, je devrais les faire.

Cette médaille vient ponctuer une saison pleine à vos yeux?

Je ne pouvais pas atteindre mieux. Savoir qu’on est capable de faire une médaille est une chose, mais le réaliser est encore plus difficile. Il y a aussi eu le titre de champion de France en juillet et mon record à 45’18. J’ai coché toutes les cases et j’en suis super content.

En quoi l’AS Monaco athlétisme vous a aidé à être le sportif et homme que vous êtes?

J’ai eu la chance d’être coaché par un grand entraîneur qui est Jacques Candusso. Il m’a beaucoup appris, m’a formé sur le haut niveau. Je ne serais pas là sans lui. Quand je vais en compétition, que ce soit pour les Jeux des petits États d’Europe ou les interclubs, il y a toujours une ambiance incroyable avec ce club. Sur le groupe WhatsApp, ils m’encouragent dès que j’ai une compétition ou des résultats. Ça me pousse dans mes performances et à aller plus vite. Quand je suis de passage à Monaco, c’est important pour moi et plaisant de partager un entraînement avec les gens du club, de discuter avec eux.

Vous êtes conscient d’être un exemple pour tous les jeunes?

J’espère! J’espère, aussi, que certains feront mieux que moi. J’espère susciter des vocations. L’athlétisme est un sport avec beaucoup de valeurs et qui éduque bien.

Le président, Rodolphe Berlin, a évoqué la nécessité d’avoir un socle familial solide pour performer. Votre entourage y est pour beaucoup?

J’ai la chance d’avoir des parents qui me soutiennent à fond dans mon projet, qui viennent me voir en compétition. A mon arrivée à l’INSEP, ça n’a pas été facile car j’ai eu deux ans assez galère. Ils m’ont poussé à y croire, à ne pas abandonner. Sans eux, je n’en serais pas là. C’est une aide précieuse car ils croiront toujours en moi, même dans les moments difficiles. Ils me donnent beaucoup d’amour et l’amour c’est important. ça m’aide, aussi, à performer.

Vous avez dit que cette médaille était pour l’ensemble du groupe France, pas au rendez-vous de ces mondiaux. Comment l’athlétisme français peut progresser et aller chercher des performances?

Il y a beaucoup de jeunes qui ont un très bon potentiel. Cette année fut un peu compliquée mais l’année prochaine, aux J.O., il y aura beaucoup de médailles.

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