Médaille d'argent aux Mondiaux d'athlétisme, l’athlète Téo Andant fait la fierté de Menton et Monaco
Licencié à l’AS Monaco, le Mentonnais a été sacré vice-champion du monde en relais 4x400, dimanche. Un coup de maître qui force le respect du côté de ses proches et du territoire.
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Alice Rousselot, Thibaut Parat et M.R.Publié le 29/08/2023 à 10:02, mis à jour le 29/08/2023 à 10:21
[De g. à d.] David Sombé, Ludvy Vaillant, Gilles Biron et le Mentonnais Téo Andant ont remporté la médaille d’argent sur le 4x400 mètres.KMSP/FFA
Téo Andant aura pu goûter à tous les métaux en un an. Après avoir obtenu le bronze au championnat d’Europe de Munich, puis l’or (en solo) au championnat de France, le voilà désormais sacré vice-champion du monde avec l’équipe de France du relais 4x400. Sans oublier la médaille d’or de la Ville de Menton, remise en septembre dernier.
Arrachée dimanche aux dernières minutes d’une compétition très décevante pour le camp français, la médaille d’argent qu’il partage avec ses coéquipiers* fait assurément la fierté de tout un pays. Mais aussi d’une ville. Car ils sont nombreux, les Mentonnais à avoir suivi l’exploit depuis leur écran. À brailler leur joie dans l’intimité, à la communiquer sur les réseaux sociaux.
"Apothéose"
Parmi les premiers à dégainer : le maire de Gorbio, Paul Couffet: "Bravo à notre petit Mentonnais, Téo Andant et au relais 4x400", réagissait-il dès la course terminée.
Avant que les groupes dédiés à la cité du citron ne soient à leur tour inondés de félicitations. "C’est la seule épreuve que j’ai regardée. Bravo à lui et à l’équipe!" "La France à l’honneur grâce à vous. Le travail paie. Félicitations." "La seule médaille de ces championnats du monde d’athlétisme, avec un énorme Téo Andant. Et cerise sur le gâteau, record de France battu", résume-t-on encore.
Il faut dire que le Mentonnais a été stupéfiant. Au moins autant qu’il l’avait été en demi-finale, déjà en position d’excellent finisher.
Claudine et Hervé Andant étaient présents à Budapest, samedi et dimanche. Goûtant à l’ambiance folle du stade hongrois, et surtout à la fierté de voir leur fils à un tel niveau. À leurs yeux, ce titre est un accomplissement après des années de sacrifices.
"Tous les soirs, après le lycée, il allait s’entraîner. Il n’a jamais manqué un seul entraînement. C’est une véritable discipline de vie", commentent-ils. Conscients que leur présence sur le plan moral est importante.
"On l’a toujours été, pour tous les moments: les joies, mais aussi les doutes. Cette année est magnifique pour Téo. Il a passé un cap, maintenant il court en dessous des 46’. Et nous, on constate qu’il est beaucoup plus mature", poursuit Claudine. Heureuse, aussi, que son fils évolue dans un "bon groupe", avec des partenaires qu’il connaît depuis longtemps, sur qui il peut compter. Et inversement.
Devant les caméras de France Télévisions, le Mentonnais les aura aussitôt félicités, assurant qu’il avaiteu "qu’à terminer". "C’est son caractère, très discret", confirme sa mère.
"Le fait qu’il ait obtenu la seule médaille française, c’est énorme. Même si elle aurait été très belle au milieu des autres, là, c’est l’apothéose", enchaîne-t-elle. Ravie qu’on parle de plus en plus de son fils; surtout au regard des efforts consentis depuis des années.
"On espère qu’il y aura des retombées financières. C’est dur d’en vivre, même si c’est valable pour plein de sportifs de haut niveau. Le club de Monaco prend heureusement en charge certains frais. Téo est aussi aidé par la fondation Flaujac, qui aide les jeunes sportifs méritants."
Pour mieux faire connaître la progression de l’athlète, et inviter les Mentonnais à regarder ses courses télévisées, Claudine a commencé à publier des posts sur Facebook il y a deux ans. Entre autres parce qu’elle sait que de tels succès sont importants pour une ville.
"Aujourd’hui, il arrive que des gens me disent ‘Ah, je ne savais pas que c’était ton fils’. Hervé aussi s’est déjà fait arrêter dans la rue." Peu à peu, un petit fan-club se constitue. Entre la famille, les collègues, les connaissances Facebook...
Dimanche, tous l’ont encouragé par la pensée. Tandis que Téo rendait hommage à ses racines. "Il avait aux pieds des pointes sur lesquelles il a inscrit la date du décès de ma maman disparue en avril".
(*) Ludvy Vaillant, Gilles Biron, David Sombé. Sans oublier Loïc Prévot, laissé au repos pour la finale.
"Pour les jeunes du club, Téo est un modèle"
Scotchés devant leur télévision, les sportifs de la section athlétisme de l’AS Monaco n’auraient manqué ce rendez-vous pour rien au monde. Après le dernier relais de Téo Andant offrant la médaille d’argent au quatuor français, le groupe Whatsapp "ASM Athlé", composé de 250 personnes, a connu une déferlante de messages.
Témoignages de soutien, vidéos de la course, clichés du podium, temps de passage, interview des athlètes tricolores par Nelson Monfort…
"On suit de très près ses exploits avec l’équipe de France, on était tous derrière lui. Ce moment fut à la fois fabuleux mais aussi inespéré, confie Frédéric Choquard, entraîneur de sprint. Eux y croyaient depuis le début, certes, mais il y avait tout de même de grosses nations en face. On n’espérait pas autant et ils nous ont fait mentir. Ils se sont transcendés, se sont battus comme des chiens en battant le record de France de 2003. Un chrono qui paraissait inaccessible."
"Il a passé un cap"
Forcément, la performance de Téo Andant pour résister au retour de la Grande-Bretagne et de la Jamaïque a été décortiquée à la loupe. "Il a eu la confiance des coachs qui lui ont donné la responsabilité de finir. Et il n’a pas déçu, salue Rodolphe Berlin, président de la section athlétisme de l’ASM. En recevant le témoin en deuxième position, il a du avoir une grosse pression avec des concurrents à ses basques. Il a mené une course sereine. Il est allé vite et en a gardé sous le pied pour le finish. Psychologiquement, il fallait être fort dans la tête pour avoir cette maîtrise. Il a passé des paliers et un cap ces derniers mois."
Basé à l’INSEP depuis 2017, Téo Andant conserve de solides attaches avec la Principauté. "L’AS Monaco athlétisme, ce sont ses amis, sa famille, ses sources. Il a commencé ici. En 2022 à Malte, après une mauvaise passe à l’INSEP, il a participé aux championnats des Petits États d’Europe pour Monaco, avec ses copains de jeunesse, et ça l’avait ressourcé (1). Par la suite, il a enchaîné les belles performances, poursuit Frédéric Choquard. Dès qu’il revient ici, il s’entraîne sur la piste avec nous. Il est toujours de bons conseils avec les jeunes. Pour le club, c’est une vitrine. Pour la jeunesse, un modèle."
(1) Médaille d’argent aux 400 m (46’91) et bronze sur relais Medley.
Le mois dernier, Téo Andant remportait un titre national à Albi.KMSP/FFA.
Aux JO, médaille possible
Il n’a pas pu faire le déplacement jusqu’en Hongrie mais devant sa télé, Jacques Candusso a vibré comme s’il était en tribune. Son premier coach (jusqu’aux 18 ans de Téo) a vécu « un bonheur absolu » en voyant l’image de son protégé avec la médaille d’argent.
"Le niveau était très élevé mais l’équipe a été bien managée et a fait un super travail. Téo avait ce rêve de médaille, je suis très fier de lui." Les deux ont pu se parler au téléphone juste après le sacre. Une conversation que le coach… a déjà oubliée, submergé par l’émotion.
"J’étais tellement ému [rires]. Je le savais entouré de sa famille et dans les meilleures conditions pour réussir. Il a battu son record personnel, il est maintenant à 45’18. Et il est capable d’aller chercher les 44’8. Son coach est très bien. C’était la bonne décision de l’envoyer à l’INSEP [L’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance]. Je sais que les Jeux Olympiques sont dans sa tête. En relais 4x400m, une médaille est tout à fait possible. J’y crois !"
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