Ces quatre stars mondiales de leur discipline au rendez-vous du 33e meeting Herculis de Monaco
Parce qu’ils sont des stars mondiales de leur discipline, Lyles, Hassan, Duplantis et Warholm donnent du relief à un meeting qui n’en manque jamais.
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Corentin MigoulePublié le 14/08/2020 à 11:57, mis à jour le 14/08/2020 à 11:58
De gauche à droite: Noah Lyles, Sifan Hassan, Armand Duplantis et Karsten WarholmPhotos AFP
Noah Lyles (200 m): une star engagée
Noah LylesPhoto AFP.
La reprise de la Ligue de diamant, Noah Lyles, qui sort d’un printemps pénible, l’attendait comme personne. En révélant sur son compte Twitter (le 2 août) qu’il avait décidé de se mettre sous antidépresseurs, le Floridien donnait une première indication sur sa santé mentale.
Pourtant, lorsqu’il est apparu à l’écran à l’occasion d’une visioconférence de presse deux jours avant la compétition monégasque, nul ne se doutait que derrière son sourire lumineux, la nouvelle star du sprint dissimulait un spleen immense.
En cause, un cocktail destructeur: "Mes troubles psychologiques ont débuté dès l’âge de 8 ans. Ces derniers mois, cela a empiré avec la pandémie, le report des Jeux Olympiques et le mouvement Black Lives Matter."
Le fait de recourir, surtout à Monaco, "un lieu spécial, avec un cadre exceptionnel et où l’on mange bien", apaisera sans doute les tourments de l’Américain qui n’hésite pas à faire valoir sa notoriété lorsqu’il s’agit de s’engager publiquement.
Et s’il a déjà couru vite cette saison (19’’94), Noah Lyles veut être encore plus rapide à Monaco, sur une piste qui devrait le lui permettre.
Sifan Hassan (5.000 m): plaisir et impatience
Sifan Hassan
De tous les membres de ce carré d’as, Sifan Hassan est sans doute le visage le moins connu.
La faute - peut-être - à une discipline moins exposée. Pourtant, à 27 ans, le CV de la Néerlandaise n’a rien de celui d’une cadette.
Double championne du monde à Doha en 2019 (1.500 m et 10.000 m), c’est sur 5.000 m que l’Éthiopienne de naissance (elle a pris la nationalité hollandaise en 2013) s’aligne ce vendredi soir (20h19).
Confinée pendant de longues semaines dans son pays natal, la fondeuse admet avoir levé le pied. Ce n’est qu’au début du mois dernier qu’elle a repris "un entraînement sérieux" à son retour aux
Pays-Bas, avant de s’infliger plus d’intensité à Saint-Moritz (Suisse), à l’occasion d’un stage en altitude.
Si Sifan Hassan admet "ne pas être encore à 100%", la présence de Beatrice Chepkoech (Kenya) et de Letesenbet Gidey (Ethiopie) l’obligera à courir vite: "Je m’attends à un rythme soutenu de 68 secondes au tour. Je vais m’adapter et suivre."
Confrontée à la presse ce jeudi, la Néerlandaise n’a eu de cesse de marteler son impatience de retrouver la piste. Celle-ci n’est plus la même que lors de son record du monde sur le Mile l’an dernier, mais Monaco lui a toujours réussi. "Le corps fait la performance mais l’esprit, stimulé par l’excitation, peut amener beaucoup de choses au corps", l’a-t-on entendu philosopher en guise de conclusion.
Armand Duplantis (perche): Un prodige pressé
Armand DuplantisPhoto AFP.
A 20 ans, "Mondo" Duplantis s’est déjà envolé. En battant une première fois le record du monde en début d’année à Torun (6m17), puis en l’améliorant une semaine plus tard à Glasgow (6m18), le Suédois a mis tout le monde d’accord.
Y compris son idole et mentor, le Français Renaud Lavillenie, grand absent de ce meeting suite à une blessure au pouce. Retranché en Louisiane (Etats-Unis) pendant la période d’arrêt, l’Américano-suédois s’est laissé vivre: un peu de golf et beaucoup de moments en famille. Mais la nouvelle star du saut à la perche ne débarque pas à Monaco sans ambition et se réjouit de la présence, même limitée, du public: "Je suis un compétiteur, ça me galvanise de retrouver du monde en tribunes."
Pour se stimuler, le champion d’Europe de Berlin (2018) pourra aussi compter sur l’Américain Sam Kendricks, qui a déjà franchi les 6 mètres.
"Je veux gagner et être le dernier homme debout à la fin. Je pense que je peux sauter haut dès demain (ce vendredi soir) mais il me faudra plusieurs meetings avant de me rapprocher de mon record", prévient Mondo.
Dimanche, il sera déjà chez lui pour disputer les championnats de Suède, avant d’entamer une tournée européenne (Lausanne, Bruxelles, Berlin et Rome). Car Armand Duplantis est un jeune homme pressé, à qui l’on a retardé d’un an le rêve olympique.
Karsten Warholm (400 m haies): La fusée scandinave
Karsten WarholmPhoto AFP.
Karsten Warholm est incontestablement l’homme à battre sur le 400 m haies, depuis plus de trois ans. Double champion du monde de la discipline (2017 à Londres, 2019 à Doha), le Norvégien n’a pas lézardé pendant le confinement: "J’ai réussi à m’entraîner assez dur avec mon coach. Peut-être plus que pendant une saison classique où les compétitions s’enchaînent."
Exubérant et fantasque, il ne doit qu’à lui sa présence à Monaco ce vendredi. Le 400 m haies n’était pas au programme de la 33e édition du meeting Herculis.
Pour y remédier, le Viking a fait parler son esprit d’entreprise, en contactant directement Rémy Charpentier, responsable du plateau du meeting: "J’ai profité de l’anniversaire de Rémy pour l’appeler et lui dire que je serais son cadeau s’il organisait un 400 m haies. Iln’a pas pu refuser." (rires)
Lors du départ de sa course à 20h42, le champion d’Europe occupera son couloir favori : le 7, autre requête acceptée par Rémy Charpentier.
Au Louis-II, stade dans lequel il se "sent bien", Karsten Warholm promet de donner le maximum: "En me promenant dans Monaco hier (mercredi), j’ai vu des lumières projetées au sol qui représentaient les anneaux olympiques. Donc je vais faire comme s’il s’agissait des J.O.!"
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