PHOTOS. La Villa Sauber rouvre provisoirement pour exposer la collection privée d'un marchand d'art
En attendant les travaux de la villa Sauber, l’équipe du NMNM a reçu le soutien de Fabrizio Moretti pour y exposer sa collection personnelle, dominée par des œuvres de la Renaissance
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CEDRIC VERANYPublié le 30/04/2019 à 09:50, mis à jour le 30/04/2019 à 09:56
La confrontation de ces deux representations de Lucrèce, réalisées autour de 1630, est saissisante. Photo Jean-François Ottonello
Elle aurait dû être en travaux ce printemps. Mais faute de budget accordé dans les temps, les plans ont changé. Fermée depuis l’automne et sans programmation, la Villa Sauber vient de rouvrir provisoirement ses portes pour un projet singulier. "Ce sera la dernière exposition dans ce lieu et dans cette configuration", promet Cristiano Raimondi.
Le responsable du développement du Nouveau Musée National de Monaco (NMNM) a convaincu en quelques semaines le collectionneur et marchand d’art, Fabrizio Moretti, de montrer sa collection particulière.
Une manière de faire vivre le musée et d’éviter une année de fermeture sans projet.
"Nous n’avions pas de budget pour organiser quoique ce soit mais Fabrizio Moretti a mis sa collection monégasque a notre disposition" se félicite Cristiano Raimondi. Qui précise d’emblée : « c’est la collection privée d’un marchand d’art. Un marchand d’art qui vend pour collectionner lui-même. Ce sont des œuvres qui le représentent. Il n’a pas voulu exposer des œuvres qu’il vend dans ses galeries pour ne pas qu’on pense qu’il utilise le musée pour vendre".
Photo Jean-François Ottonello.
Le projet a été baptisé "Step by step", non sans humour comme pour marquer les étapes de la refonte de ce musée, par rebondissements.
Une collection jamais montrée
Fils d’un antiquaire toscan, Fabrizio Moretti, sorte de dandy du XXIe siècle est spécialisé dans la peinture des maîtres anciens, notamment de la Renaissance italienne, qu’il vend dans plusieurs galeries dans le monde, dont la sienne à Monte-Carlo.
Sa collection personnelle, il ne l’avait jamais montrée au public. Comme lors de l’exposition "Poïpoï" en 2017, entrer dans la collection d’un collectionneur, c’est découvrir une part de son intimité. Ainsi, Cristiano Raimondi a puisé dans ce catalogue qui renferme des œuvres de 1.300 à nos jours.
Photo Jean-François Ottonello.
"Il y a une vraie volonté didactique pour apprendre via cette exposition", précise le commissaire. Qui signe une scénographie où il a repoussé l’idée de confronter des œuvres d’époque différentes. Ainsi, si les salles de l’étage concentrent plusieurs toiles du XXe siècle collectionnées par Moretti, au rez-de-chaussée, c’est à la Renaissance que les œuvres invitent au voyage.
Exemple avec une toute petite mais puissante toile d’Alessandro di Cristofano Allori en 1560, évoquant la flagellation du Christ. Sorte de quintessence des codes de la création florentine de l’époque. Dans la salle suivante, une peinture signée du maître Le Bernin, en 1629 où il représente son frère, est saisissante. Comme les deux représentations de Lucrèce (de Guido Reni et Guido Cagnacci) qui se côtoient un peu plus loin.
Faisant face à une émouvante vierge de la solitude, sculptée par Pedro de Mena y Medrano en 1660, pleine de poésie, avec des larmes de verre qui courent sur son visage taillé dans le bois.
Une esthétique classique à découvrir jusqu’au 29 septembre.
Savoir +
"Step by Step" à la villa Sauber jusqu’au 29 septembre. Tous les jours de 10 heures à 18 heures. Entrée 6 euros. Renseignements : www.nmnm.mc
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