De rares créations de Pablo Picasso exposées au Palais princier de Monaco, son petit-fils se confie

Une exposition accrochée pour un mois dans les Grands Appartements du Palais princier de Monaco présente des créations de l’artiste, assez rares, prêtées pour l’occasion par son petit-fils, Bernard Ruiz-Picasso.

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Cédric Vérany Publié le 18/09/2023 à 10:30, mis à jour le 18/09/2023 à 10:29
L’exposition est installée jusqu’au 15 octobre dans trois espaces des Grands Appartements. Photo Axel Bastello/Palais Princier

"Pour moi, il n’y a pas de passé ni d’avenir en art. Si une œuvre ne peut vivre toujours dans le présent, il est inutile de s’y attarder. L’art des Grecs, des Égyptiens et des grands peintres qui ont vécu à d’autres époques n’est pas un art du passé, peut-être est-il plus vivant aujourd’hui qu’il ne l’a jamais été."

Les mots de Pablo Picasso accueillent les visiteurs au cœur des Grands Appartements du Palais princier. Ecrin inédit pour une exposition baptisée "Pablo Picasso et l’Antiquité" installée au cœur de la maison souveraine et qui s’attache à retranscrire sa vision de l’Antiquité et le témoignage artistique qu’il a laissé sur ce sujet au travers d’œuvres pour l’immense majorité issue de la Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso.

Entité fondée par le petit-fils de l’artiste, Bernard Ruiz-Picasso qui a impulsé le projet, qui trouve sa place dans une année de commémoration internationale des 50 ans de la mort de son grand-père.

Offrant un éclairage nouveau sur l’œuvre du peintre et son goût pour les représentations de l’Antiquité, influencé par sa visite du site de Pompei d'où il ramène des cartes postales - présentées dans l’exposition - qui l’aident à concevoir sa propre esthétique de l’Antiquité et des représentations de la Grèce ou de la Rome Antique.

"Un beau lien entre différentes époques"

Devant le portrait d’Olga Khokhlova, le souverain a accueilli Almine et Bernard Ruiz-Picasso ainsi que la commissaire de l’exposition, Fransceca Ferrari. Photo Axel Bastello/Palais Princier.

Placée sous le commissariat de Francesca Ferrari, l’exposition rassemble dans trois salles une trentaine de petites œuvres. Et convoque le souvenir d’Olga et Pablo, les grands-parents de Bernard Ruiz-Picasso, qui ont été des visiteurs occasionnels du Palais princier et ont signé le registre de l’époque. Un temps que le petit-fils n’a pas connu, lui qui se souvient plutôt de son grand-père à Vallauris où il travaillait la terre de poterie au quotidien.

Disparue en 1955, Olga Khokhlova (qui fut l’épouse de Pablo Picasso de 1918 à 1955) apparaît-elle dans un portrait de 1923, un col en fourrure sur les épaules.

Toile majeure de la présentation au Palais princier où se croisent sculptures en bronze, céramiques, toiles mais surtout des dessins issus des collections de la Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso.

L’occasion de découvrir des œuvres de l’artiste dans son plus simple appareil créatif, à l’essentiel. Comme ce centaure dessiné sur une feuille, personnifié par quelques traits de crayon et d’une traînée de couleur.

Après avoir accueilli une exposition consacrée au prince Rainier III au début de l’été, les Grands Appartements du Palais princier prennent là une nouvelle dimension.

Avec ces salles restaurées qui permettent d’accueillir des présentations temporaires. Une volonté portée par le souverain, heureux de cette exposition "très exceptionnelle" installée en ces murs.

"Picasso est un immense artiste qui a su réinterpréter les thèmes de l’Antiquité, pour les mettre à son style. Cela résonne d’une façon tout à fait unique avec les fresques du XVIe siècle découvertes sur les murs du Palais et restaurées qui traitent, aussi des héros de l’Antiquité", souligne le prince Albert II. "C’est un beau lien entre différentes époques."

L’exposition est visible jusqu’au 15 octobre.

L’exposition est installée jusqu’au 15 octobre dans trois espaces des Grands Appartements. Photo Axel Bastello/Palais Princier.

Bernard Ruiz-Picasso: "Le lien entre Monaco et mon grand-père est fort"

Comment est né ce projet de présenter ces œuvres en Principauté?

C’est une volonté commune partagée avec les équipes du Palais princier. À l’origine, nous célébrons en 2023 le cinquantième anniversaire de la mort de mon grand-père. Une célébration en France comme en Espagne mais aussi dans de nombreux autres pays. Et il me semblait que cela avait du sens d’inclure Monaco dans ce parcours car le lien entre Pablo Picasso et Monaco est assez fort, notamment avec les Ballets Russes. Et ma grand-mère, Olga Khokhlova était d’ailleurs danseuse dans la troupe avec Diaghilev.

L’exposition dévoile aussi le goût de l’artiste pour l’Antiquité...

Lorsque nous avons vu la beauté du travail de restauration dans les Grands Appartements, j’ai immédiatement établi ce lien avec le travail de mon grand-père qui s’était passionné pour l’histoire de ces grands mythes qui font partie du bassin Méditerranéen. Ce sont ces racines. Il était né au Sud de l’Espagne, baigné dans l’environnement culturel méditerranéen. Il était resté très attaché aux mythes de l’Antiquité.

Cinquante ans après sa disparition, Pablo Picasso est toujours une star. Comment l’expliquez-vous ? Par la force de son œuvre?

Cette œuvre qu’il a laissé, plutôt que de fermer le dialogue, elle l’ouvre et permet de développer des activités culturelles et éducatives qui parlent du XXe siècle. Mon grand-père est surtout apprécié, je pense, pour cette façon dont au travers de lui, les professionnels de l’art et les professeurs peuvent regarder depuis le XXIe, l’histoire de l’art. C’est une porte qui s’ouvre sur le monde moderne et donne des exemples de ce que nous sommes aujourd’hui.

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Monaco-Matin

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