Kristian fête 20 ans de traits carnavalesques à Nicétoile

Le dessinateur de presse de Cabris présente 50 dessins qui se sont transformés en chars. Chaque année, le crayon humoristique de l’artiste a la cote auprès de la royauté locale

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christine rinaudo Publié le 23/02/2020 à 11:26, mis à jour le 23/02/2020 à 11:27
Le dessinateur Kristian devant l’un des chars passé à la postérité carnavalesque : le roi chat Raminagrobis, qu’il avait croqué comme ça dans le métro et qui devint, en 2008, le seul roi animal de l’histoire burlesque niçoise…
Le dessinateur Kristian devant l’un des chars passé à la postérité carnavalesque : le roi chat Raminagrobis, qu’il avait croqué comme ça dans le métro et qui devint, en 2008, le seul roi animal de l’histoire burlesque niçoise… Ch. R.

Plus de 50 chars carnavalesques réalisés en 20 ans à partir de ses croquis. Cela méritait bien une petite expo non ? C’est fait : Kristian, dessinateur basé à Cabris, présente ses deux décennies de carnaval à Nicétoile (1) au cœur de la capitale des Alpes-Maritimes.

Kristian, ses yeux bleus et sa tignasse argentée, c’est un peu la mascotte échevelée du carnaval.

Celui qui prête son crayon au dessin humoristique et qui émaille régulièrement les pages de Nice-Matin, dont celles de Grasse, est à la cour royale niçoise depuis que Gad Weil, ex-directeur artistique, a démocratisé le carnaval aux dessinateurs de presse du monde entier. « Depuis, je suis le seul à avoir été retenu chaque année, rappelle l’artiste. Au bout de 20 ans, je me sens intégré à cette famille du carnaval, dans la lignée des Mossa et je partage cette émotion avec les Povigna et les Pignataro. »

Des succès couronnés

Car les deux illustres familles de carnavaliers en ont traduit, en trois dimensions, des maquettes signées Kristian. Entre autres, deux effigies royales : le Roi de l’Euroland en 2002 et le Roi de la ratapignata, Raminagrobis et autres ramassis de rats masqués, en 2008. « La seule fois de l’histoire carnavalesque, où le roi fut un chat. Une superbe réalisation de Jean-Pierre Povigna. » Elle est restée dans toutes les mémoires…

Il y eut aussi une reine qui était en fait un homme-sirène pour le Roi des dupes en 2006. Mais la monarchie, aussi drôle soit-elle, n’est peut-être pas l’exercice préféré de Kristian : « Pour moi, le roi et la reine sont des personnages trop consensuels. Je préfère le poil à gratter, même si je ne suis pas violent ou cruel dans mes croquis, ce qui me permet de faire passer des messages, comme cette année avec la tête de mort mexicaine colorée du char XXS taille mannequin, sur l’anorexie, et la Reine du vintage en hommage à la reine d’Angleterre, devenue une icône de la pop culture. »

Cinquante images illustrent donc la patte gentiment moqueuse que Kristian a mise au service de la fête. Un dessin de char, c’est 15 jours de travail. « Je le fais par plaisir et j’ai toujours vécu mon métier de dessinateur de presse en suivant différents chemins. »

Il aide les ados

Des chemins qui l’ont mené au Japon, en Chine, vers des conférences pour les détenus, mais aussi à la Maison des ados de la fondation Lenval, durant une année, pour aider un groupe de 6 jeunes filles à dessiner « leur vie d’après » l’attentat du 14 juillet 2016. Une exposition concrétisera d’ailleurs ce long travail au printemps, à la Gare du Sud à Nice.

En projet : une sculpture à quatre mains avec le Varois Gilles de Vercher, destinée au site d’Opiocolor racheté par Vinci pour en faire une résidence seniors. Et en dépit de cet emploi du temps bien rempli, Kristian garde bonne mine…

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