Un parcours chaotique
Toute fin du XVe siècle ou peu après 1500, les experts convaincus de la paternité du Salvador Mundi ne sont pas tous d’accord sur sa datation. Une certitude, l’œuvre attribuée à Leonard de Vinci a connu un parcours chaotique.
Huile sur toile – un panneau de noyer –, le Salvator Mundi (Sauveur du Monde) représente le Christ en robe bleue et ocre typique de la Renaissance, bras droit levé en signe de bénédiction et main gauche tenant un globe (orbe).
De roi en roi
On trouve sa trace en 1649 dans la collection de Charles 1er d’Angleterre, puis dans celle de Charles II et du duc de Buckingham, qui le présente aux enchères en 1763. En 1900, la toile atterrit chez Sir Frédéric Cook, dont les descendants la vendent, en 1958, à Sotheby’s.
L’œuvre est alors très dégradée et attribuée à Giovanni Antonio Boltraffio, l’un des disciples de Leonard.
Une rénovation totale
Le Salvator Mundi retrouve de son prestige en 2005 après son acquisition par un fonds américain et Robert Simon, historien de l’art et marchand privé, qui parie que ce tableau «lourdement repeint», «aux airs de copie», est unique. «C’était une ruine sombre et lugubre.»
Après rénovation en 2010, le consortium estimait l’œuvre à près de 200 millions de dollars, soit 138 millions d’euros, selon le magazine d’art américain, et référence, ARTnews.
Le début de l’affaire Rybolovlev
En 2013, le marchand d’art suisse Yves Bouvier l’achète pour 80 millions de dollars, lors d’une vente privée orchestrée par la maison de ventes Sotheby’s, au consortium américain et Robert Simon.
Deux jours plus tard, le marchand suisse revend le Salvator Mundi à Dmitri Rybolovlev pour 127, millions de dollars. Le début d’un contentieux…
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