Dans la nuit de lundi à mardi, une trentaine de bébés tortues ont quitté leur nid, au large d’une plage de Villeneuve-Loubet, pour gagner la mer. Parmi ces jeunes aventuriers: un spécimen, avec une légère malformation.
Rien qui l’empêche de se jeter à l’eau mais, ce mardi 5 septembre, la petite tortue âgée de 24 heures seulement, s’est échouée sur la plage de la Salis d’Antibes.
Les curieux l’ont entouré, un peu manipulé, jusqu’à ce qu’une personne la mette à l’abri, dans un seau. Malheureusement, l’animal est mort peu après.
Alertez les pompiers
Après la ponte, les tortues entrent dans une période "d’émergence". C’est le moment où les bébés sortent du nid. Il peut donc vous arriver de les croiser. Pour éviter un nouveau drame, Sidonie Catteau, en charge du centre de soin des tortues marines du cap d’Antibes (1), est formelle: si vous croisez un bébé tortue, ne le touchez pas, ne l’éclairez pas et ne le perturbez pas. Contentez-vous de l’observer calmement.
Rapidement, alertez les nageurs-sauveteurs ou les pompiers. Ils contacteront ensuite le groupe de sauvetage animalier, habilité à intervenir. L’animal sera alors placé dans un endroit calme, à l’ombre, pour qu’il arrête de stresser.
Et après?
Là, Sidonie Catteau a récupéré le corps du bébé tortue, qu’elle soumettra à une autopsie. "On va essayer de comprendre pourquoi l’animal est décédé. On va aussi mener des analyses génétiques", explique-t-elle. Objectif: récupérer des informations sur la mère.
Est-elle une femelle de Méditerranée? D’Atlantique? Sur quelle plage est-elle née ? "On peut ensuite établir comme une carte d’identité de chaque tortue venue pondre chez nous. On pourrait alors savoir, par exemple, si la tortue qui a pondu à Villeneuve-Loubet est la même que celle de Porquerolles. Et savoir en combien de temps une femelle nidifiante se fidélise à un nouveau site de ponte", complète Sidonie Catteau.
Ces analyses entrent dans un programme scientifique porté par l’observatoire des tortues marines de France métropolitaine, qui émane du muséum national d’histoire naturelle de Paris. Rien n’est donc fait au hasard.
(1) Fondé par l’association Marineland, en partenariat avec la Ville d’Antibes.
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