Après avoir percé le petit écran, ce Mentonnais signe un deuxième livre riche sur le lien entre humains et animaux

Présentateur et producteur d’« Une vie de bêtes » sur Ushuaïa TV (groupe TF1), le Mentonnais Gérald Ariano vient de sortir Notre vie avec eux, pour aider à s’engager dans la cause animale.

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Alice Rousselot Publié le 03/02/2025 à 09:00, mis à jour le 03/02/2025 à 09:00
C’est le deuxième livre de Gérald Ariano. (DR)

Si vous êtes doux comme un agneau, malin comme un singe, têtu comme un âne, bavard comme une pie, ou fidèle comme un chien, ce livre sorti le 30 janvier attirera assurément votre attention. Car Notre Vie avec eux, du Mentonnais Gérald Ariano, parle exclusivement d’animaux. Et plus précisément du lien que l’on entretient avec eux.

"C’est le deuxième livre que j’écris. On me demandait depuis longtemps quand est-ce que j’en sortais un nouveau. Mais moi, je suis un homme d’image. Et il fallait trouver la bonne idée. Alors j’ai pris du temps, il a fallu que ça germe dans mon esprit", indique-t-il. Précisant que la démarche a été la même que pour sa première expérience avec les mots: partir des émissions qu’il anime – "Bougez vert", axée sur le tourisme, et "Une vie de bêtes", consacrée aux animaux – pour en tirer une ressource.

Un guide à "picorer"

"En l’occurrence, j’ai eu l’occasion de rencontrer des gens qui travaillent dans le monde animalier et m’ont parlé de leur métier. Alors je me suis intéressé à comment ils en sont arrivés là", explique Gérald Ariano. Soucieux de leur donner la parole et de proposer des clés à ceux qui veulent s’engager dans la cause animale.

"C’est un livre à picorer, une sorte de boîte à idées – qu’il s’agisse d’animaux domestiques, de compagnie ou sauvages." La colonne vertébrale de Notre vie avec eux, préfacé par la vétérinaire et journaliste Lætitia Barlerin, c’est donc l’interview de six personnalités. Hélène Gateau, vétérinaire et chroniqueuse animalière. Yoann Latouche, chroniqueur et responsable d’une agence de communication pour animaux de compagnie. Cyrill Poncet, dirigeant de la clinique vétérinaire Frégis. Alan Braichet, éleveur d’oiseaux. Christine His, déléguée générale de l’Arche des Associations – une fédération d’associations de protection de l’animal. Ou encore Patrice Longour, directeur-fondateur de la réserve des Monts d’Azur.

"J’intègre aussi des textes de loi sur la maltraitance, sur comment devenir pet-sitter, ou des sujets plus difficiles comme le décès d’un animal. La loi est claire: pas question de le mettre à la poubelle", complète le Mentonnais. Soulignant qu’avoir un animal, c’est beaucoup de bonheur, mais c’est aussi respecter un cadre. Rappel important à une époque où la maltraitance s’est intensifiée. Et surtout l’abandon.

"La France est un des pays où les amendes sont les plus lourdes… mais elles sont rarement appliquées. On va s’émouvoir sur les réseaux sociaux mais il n’y aura rien derrière", regrette Gérald Ariano. Le livre aborde malgré tout les rares cas où cet abandon est possible, voire bénéfique, à condition d’être fait dans les règles. En cas de grandes difficultés financières, ou de maladie grave, par exemple. "Quand on prend un animal, c’est pour la vie. Il faut réfléchir avant de le faire. Mais dans de très rares conditions, on peut avoir besoin de s’en séparer. Pour lui. Parfois, mieux vaut le ramener à un refuge pour qu’il ait une deuxième chance d’être adopté. Mais en aucun cas il faut le laisser sur une aire d’autoroute!"

Mêlant coups de gueule et coups de cœur, le journaliste s’est aussi attaché à émailler le texte de belles histoires à travers le monde. À l’instar d’un chien, qui, dans les années 20, a traversé toute l’Alaska afin d’aller chercher des médicaments pour sauver son village. Ou d’un comparse qui attendait son maître tous les jours à la sortie de la gare, au Japon, dans les années 40. Au point qu’une statue a été érigée en sa mémoire.

"Moi-même, je ne conçois pas ma vie sans animaux, reprend Gérald Ariano. Mon premier chat s’appelait Popset. J’ai aussi le souvenir de Boule de neige, arrivé dans le chalet de mes grands-parents à la montagne. Mes parents ont des chiens à Menton. Et j’ai adopté deux chats à Paris, qui ont des nounous quand je bouge."

Ode à l’engagement

Il n’aura pas échappé à ceux qui suivent régulièrement le travail de Gérald Ariano que ce deuxième livre est paru chez un nouvel éditeur, Guy Trédaniel, spécialisé dans le domaine du bien-être.

"Un copain, Didier, m’incitait depuis longtemps à écrire. Il avait une maison d’édition et proposait de m’éditer. J’ai donc commencé à travailler sur le livre pour lui. Mais entre-temps, il s’est fait racheter par Guy Trédaniel", retrace le journaliste. La belle histoire est là: seuls deux auteurs propulsés par ledit ami ont été retenus lors de ce transfert. Dont Gérald Ariano. Via le fruit de cette heureuse collaboration, le Mentonnais entend porter un message pour les férus de bêtes de tous poils: "Engagez-vous, prenez exemple sur ceux qui l’ont fait."

 

Vendu à 17 euros, Notre vie avec eux est à retrouver dans toutes les librairies.

Gérald Ariano a tourné plusieurs fois à Menton. Comme ici, dans le jardin du Palais de Carnolès. (Photo d’archives C.D.).

Le plus Mentonnais des Parisiens

Gérald Ariano nourrit une passion pour le petit écran depuis le plus jeune âge, lors de son enfance à Menton. Les souvenirs de ses années d’école à l’Hôtel de Ville, du collège André-Maurois, de ses cours d’art dramatique au conservatoire municipal, de ses tout premiers pas à la radio NRJ Menton (en 1990) restent intacts. De même que celui du jour où il a posé costumé sur un char de la Fête du Citron, quand il avait une dizaine d’années.

L’entrée officielle dans le monde de la télévision n’a pas été immédiate, ni évidente, pour autant. "Je faisais des études de vente et d’import-export au lycée Paul-Valéry sans trop de conviction. Alors, j’ai annoncé à mes parents que je voulais monter à Paris pour tenter ma chance dans ce métier. Ils m’ont répondu: si c’est ton rêve, on t’accompagnera", expliquait-il dans nos colonnes il y a quelques années. Lui dont les parents, bien connus dans la ville, tenaient l’imprimerie de la place Loredan-Larchey. Une entreprise créée par son grand-père, qui, originaire d’Italie, avait posé ses valises à Menton pour fuir le régime fasciste.

C’est à l’âge de 19 ans que Gérald Ariano quitte ainsi sa ville natale pour rentrer dans une école de communication et de médias à Paris. Très vite, il enchaîne les expériences plus ou moins heureuses: d’abord à RTL9, puis à Disney Channel – où il anime pendant dix ans "Zapping zone" une émission quotidienne de trois heures. En direct.

S’ensuit un passage à M6 avant de rejoindre TF1, où il présente d’abord les coulisses de la "Star Ac" pour les médias…

Il est aujourd’hui producteur et animateur de deux émissions sur Ushuaïa TV: "Bougez vert" et "Une vie de bêtes". Les deux livres qu’il a publiés en sont le prolongement.

Histoires marquantes

Les histoires d’animaux qui l’ont marqué dans le cadre de tournages, "il y en a 15.000". Mais en tant qu’azuréen, Gérald Ariano retient celle de la réserve des Monts d’Azur. "Au début, à Thorenc, il n’y avait rien. Patrice Lagour y a construit un lieu magique. Et sa démarche sur le réensauvagement est intéressante, surtout dans une période de réchauffement climatique." Cette pratique consiste à réimplanter des espèces disparues – animales ou végétales – dans l’idée de laisser ensuite la nature reconstituer les écosystèmes. "Cela raconte aussi comment l’homme et l’animal ont passé un contrat pour le bien-être de la planète – pas toujours respecté par l’être humain", souligne Gérald Ariano.

Qui cite également les opérations auxquelles il a assisté à la clinique vétérinaire Frégis, à Gentilly. "Un jour, ils ont même opéré un poisson rouge. Ils l’ont endormi, l’ont intubé, lui ont enlevé un œil. Mon rôle était de lui mettre de l’eau sur les écailles pour qu’il ne sèche pas", glisse l’animateur. Qui reconnaît avoir changé de point de vue après cet épisode. "J’ai compris une chose: pourquoi ce poisson aurait-il moins le droit de vivre qu’un chien ou un chat? On ne sait pas ce qu’il représente pour son propriétaire. Et les vétérinaires de la clinique, eux, sont là pour sauver la vie à des êtres vivants." Quels qu’ils soient.

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